La Sera au Point Ephémère

Les Vivian Girls ne sont plus, vive La Sera. Katy Goodman, la sulfureuse bassiste du groupe power-punk le plus éloquent de la côte ouest, reprend du poil de la bête avec un troisième album plus consistant. Quand les deux premiers albums comblaient un besoin de morceaux plus doux, Hour of the Dawn, marque – comme son nom l’indique – un nouveau chapitre de sa carrière. En première partie, sa meilleure amie, Greta Morgan, présentait son groupe Springtime Carnivore avant de laisser la place à Cosmonauts.

Cosmonauts

On reste sur la côte ouest des Etats-Unis, avec la pop garage des Cosmonauts. On retrouve les accents punk des débuts des Vaccines, avec des relents de ‘Wreckin Bar (Ra Ra Ra), mais avec beaucoup plus de réverbérations pour un ensemble bien plus rêveur. Vers la fin du set, les Américains s’énervent un peu, la batterie se fait de plus en plus sèche, afin de percer la couche de noise qui monte. Ouf, pour un peu, il y aurait trop d’œstrogène dans l’air ?

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La Sera

Pour rentrer dans l’ambiance, Katy Goodman ouvre avec le tube de son précédent See The Light : ‘Break My Heart’. Il faut avouer que les deux derniers albums étaient truffés de morceaux pour se remettre d’une rupture, de ceux qu’on écoute avec un paquet de mouchoir pas loin, parce que la chanteuse comprend tellement bien ce que l’on ressent. Ce qui explique le ton suppliant et légèrement agaçant du chant.

Rien à voir donc avec le nouveau Hour of the Dawn, qui marque le début d’une nouvelle ère. La bassiste a fini de se lamenter, et a enfin décidé de ne pas ‘Losing to the Dark’ – morceau sur lequel elle largue son mec alcoolique, tout simplement parce qu’elle en a marre. Ce qui n’empêche pas les jolies mélodies comme sur ’10 Headed Goat Wizard’, sauf que l’intention n’est pas la même, elle est plus assumée. Mais face à la recrudescence des gentils « wouhou », un léger haut-le-cœur commence à monter.

Pourtant Todd Wisenback, le guitariste qui a chamboulé la vie de Katy Goodman, est à bloc : il donne tout ce qu’il peut de shreddings et de solos pour muscler les morceaux. Mais la pop guimauve résiste bien, et colle aux compositions. La belle sautille, faisant voleter ses boucles rousse certifiées Elseve, et sourit d’une magnifique dentition All-Bright. Où est la sueur ? Même quand la bassiste renifle ses dessous de bras, elle arrive à rester glamour !

Heureusement, vers la fin du set, l’égérie pop-punk raffermit l’ambiance avec son fameux ‘Running Wild’ (par rapport à Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estés ?) « dédié aux filles », et la noise reprend le dessus. La désormais leadeuse descend même dans la fosse pour gracieusement headbanger avec ses fans sur ‘Kiss This Town Away’. La Sera finit avec la douce mais ferme ‘Control’, qui ressemble plus à la nouvelle Katy Goodman, celle qui nous inspire : pas la passive jolie demoiselle mais l’élégante femme déterminée.

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Réclame

Hour of the Dawn, le troisième album de La Sera, est paru chez PIAS


Remerciements : Selma (PIAS)

Catégorie : Concerts
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  • Entretien avec La Sera | Le Transistor :

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