Girls in Hawaii à l’Olympia

Les Belges écument les salles depuis six mois pour présenter leur nouvel album Everest. En dix ans, Girls in Hawaii n’ont sorti que trois album, mais le décès de leur batteur – et frère – en 2010, les a poussés à faire une pause le temps de se reconstruire. Après un Trianon en novembre dernier, c’est dans un Olympia archi-complet que leurs fans parisiens les attendait de pied ferme. En première partie, BRNS, groupe compatriote à la pop plus expérimentale.

Girls in Hawaii ouvre le bal avec ‘Wars’, une des nombreuses superbes ballades du dernier album, que le groupe s’emploie à jouer en son entier. Les morceaux envoûtants comme ‘Not Dead’ s’enchaînent devant le décor himalayen vaporeux de la pochette, garni de paillettes un tantinet kitsch. Arpèges délicats de telecaster et chaleureuses nappes de synthé enveloppent l’Olympia dans un cocon de pop léchée et magnétique.

Cette charmante harmonie est parfois entrecoupée d’envolées plaintives et nasillardes lancées par Antoine Wielemans dans un vieux téléphone en bakélite servant de deuxième micro saturé lo-fi. C’est le cas pour ‘Time to Forgive the Winter’, tube de leur premier album From Here To There, paru il y a dix ans déjà, et qui n’a pas pris une seule ride.

Mais le groupe s’enlise un peu dans une molle redondance. Même si à quelques reprises les musiciens s’aventurent dans des riffs plus rock’n roll et s’encanaillent un peu sur scène – Antoine saute même quelques instants parmi le public-, ces phases d’agitation ne sont pas transcendantes. Elles font réagir les fans de manière mesurée et ne siéent guère à des Girls in Hawaii semblant jouer dans une cour qui n’est pas la leur. Surtout que leurs deux chanteurs ne savent toujours pas haranguer la foule et meubler entre les morceaux…

Pour le rappel, Lionel Vancauwenberghe et Antoine Wielemans entament seuls ‘Plan Your Escape’ à la guitare sèche et au xylophone. Mais l’instant fragile sombre dans un moment mignon qui semble téléphoné… S’en suivront quatre titres, dont l’inédit ‘Build a Devil’ et ‘Flavor’ la bombe à retardement du premier album, censé faire headbanger le public pour un final qui ne s’avèrera pas vraiment violent.

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S’il reste une montagne à franchir aux Girls In Hawaii, ce ne serait plus vraiment celle du deuil (qui leur a inspiré de superbes ballades), mais plutôt celle des prestations live. Malgré de jolis moments, le set laisse un sentiment mitigé, comme s’il manquait un ingrédient : comme si certaines chansons assez magiques et mélancoliques appartenaient plus à une route de montagne, la nuit, qu’à une salle de concert.

Réclame

Everest, le troisième album de Girls In Hawaii, est paru chez Naïve.
Girls In Hawaii seront en concert au Printemps de Bourges, au Rock dans Tous ses Etats, Solidays, Main Square, Vieilles Charrues, et Dour !
lire le compte rendu de BRNS à Rock en Seine


Remerciements : Gerald le Magnifique

Catégorie : A la une, Concerts
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