Entretien avec Bombay Bicycle Club

A Rock en Seine, le dimanche, en début d’après-midi, jouait une petite perle de britpop : Bombay Bicycle Club. La plage horaire est difficile, mais le groupe au nom de chaîne de restaurant indien est rarement en tournée en France. C’est pourquoi le Transistor a sauté sur l’occasion de les rencontrer. Revenant du Reading & Leeds festival, Jack Steadman le chanteur et Suren de Saram le batteur ont fait de leur mieux pour répondre aux questions.

Bombay Bicycle Club

Entre un album de pop légère, un autre acoustique consacré au folk, et A Different Kind of Fix plus sombre, difficile de décrire le son des Bombay Bicycle Club.
Jack : on essaie de semer la confusion… On devrait inventer un mot pour caractériser notre musique. Comment ça s’appelait ? Snap-Crackle-Pop ? comme les Rice Krispies ?
Suren : on sait jamais sur quoi on va tomber…
Jack : c’est Snap, c’est Crackle ou Pop ? cette pop fait claquer des doigts, avec un côté croustillant. »

Entretien avec Bombay Bicycle Club (c) Gus Waller

Entretien avec Bombay Bicycle Club (c) Gus Waller

Avec trois albums sortis en à peine trois ans, c’est la première fois qu’ils semblent prendre le temps de tourner.
Jack : oui, c’est ouf !
Suren : ça fait bizarre… ça fait des années maintenant, et on s’améliore je crois. C’est vrai qu’on aime bien écrire, mais maintenant on est capable d’écrire et de faire une tournée en même temps.
Jack : Tout le monde aime voyager et nous tout autant qu’un autre. On s’en fout si on arrive après les autres, c’est marrant de visiter différents pays. On a pas non plus l’intention de faire la tournée des stades, mais on veut bien aller dans plein d’endroits différents, comme ça on peut voir du pays. »

En acceptant de participer à la bande originale de Twilight, les Bombay Bicycle Club semblent pourtant tenter de conquérir le monde.
Jack : Je suis pas sûr qu’on soit très doués pour ça, on joue pas vraiment le jeu.
Suren : on suit juste les opportunités. On a même pas gagné beaucoup d’argent sur cette BO. On a pas mal débattu à ce sujet, parce que bien entendu personne dans le groupe n’avait la même opinion. Mais on s’est dit qu’une bande son était un peu différente d’une pub, c’est pour ça qu’on a accepté. Quand on regarde les BO d’il y a dix ans, Thom Yorke a accepté.
[il rajoute en chantant] Et au final, ça a pas fait de différence.
Jack : Absolument aucune.
Suren : En vrai, pendant le film, tu peux à peine entendre notre chanson. On s’est posés pour regarder le film, et tu la remarques même pas. »

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Comme les Bombay Bicycle Club ont monté leur propre label, on aurait pensé qu’ils étaient contre cette démarche d’associer leurs compositions à un blockbuster.
Jack : Quand on a commencé, on n’avait pas de label, donc on s’est dit que ce serait marrant de monter notre structure, mais on a signé personne. Il n’y a que nous dessus.
Suren : Et je pense que Island nous a racheté à un moment de toute façon. Ce label c’était juste pour nos EP au début.
Jack : C’est juste qu’on avait 16 ans, et l’opportunité de monter un label… même si ça veut absolument rien dire, on s’est dit que ce serait sympa. Ensuite on peut dire à nos potes « hé ! on sait jamais, je pourrais te signer ». Mais ça veut rien dire.
Suren : C’était aussi un peu pour les filles quelque part…
Jack : « Oui poupée, tu as du talent ! » Non c’est vraiment déprimant comme technique !
Suren : Mais on sait jamais, une fois qu’on aura conquis la terre entière, qu’on sera arrivés au bout de notre musique, peut-être qu’on utilisera ce label.
Jack : Sauf qu’on est pas trop des business men… on sait pas faire tourner une entreprise, on serait le pire label au monde. »

Malgré tout, les Bombay Bicycle Club gardent un instinct indépendant. « On a jamais eu de problème avec notre label. Les gens seraient surpris de voir à quel point on se débat et on défend nos intérêts. Mais même sans label, je pense que Island respecte ce qu’on a envie de faire, c’est une chance ! Ils peuvent être difficiles, mais on se laisse pas faire. Mais on a un manager qui nous soutient, donc jusqu’à présent ça s’est avéré plutôt facile. » Ils choisissent avec soin leurs batailles par rapport à leur label. « C’est surtout au sujet des pubs… ou si on doit avoir une pub avant notre clip sur YouTube. Et sur ces batailles, on veut pas perdre ! Pour Twilight, on s’est dit que la bande son pouvait être traité séparément du film. »

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Après de longs débats, ils sont arrivés à la conclusion qu’une pub ou un film ne génère pas les mêmes réactions. « Même si on est persuadés que le film est de piètre qualité, on pense qu’il peut y avoir de la bonne musique sur la bande son. Par contre, quand tu vois une chanson dans une pub, ensuite, à chaque fois que tu entends la chanson, ton cerveau pense au message commercial. Alors qu’on n’était pas dans le film… La musique n’apparaît presque pas, trois secondes tout au plus, donc on ne peut pas faire le lien entre le film et notre musique. »

Avant de se quitter, il faut éclaircir un point : la rumeur veut que Jack pioche toutes ses paroles dans ses écrits de lycéen. « Oui peut-être, mais c’est un peu exagéré. C’est vrai que beaucoup de chansons ont été écrites au lycée, c’est probablement la raison pour laquelle les paroles sont aussi gênantes… »
Comme on est en France, le public fait moins attention aux paroles. « On va les changer sur scène pour voir si quelqu’un remarque… »

Réclame

Le dernier album des Bombay Bicycle Club s’intitule A Different Kind of Fix, il est disponible depuis un moment déjà chez Island/Barclay (Universal). Mais il est tout aussi urgent de se procurer les deux premiers, I Had The Blues But I Shook Them Loose et Flaws en attendant le prochain, qui est prévu pour 2013.
Et comme ils ont pas encore de dates de planifiées en France, prenez le temps de regarder ‘Always Like This‘, issue de leur premier album, en live à Reading. Et de lire le live report de leur concert à Rock en Seine.

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Remerciements : Guillaume (Barclay)

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