Entretien avec Viva & the Diva

Lors du Printemps de Bourges, Le Transistor est tombé sur Viva & the Diva et en a profité pour discuter du groupe. Au détour d’une carte blanche pour le festival Jazz à la Villette, Maxime Delpierre s’est retrouvé à composer autour de son amour commun pour Sonic Youth avec Sir Alice, Arnaud Roulin et Mark Kerr. D’un projet ponctuel est né Viva & the Diva.

Viva & the Diva

On commence l’interview sans Sir Alice. Maxime en profite : « Ce qui est cool c’est que maintenant qu’on est entre nous, je peux le dire : la vraie diva c’est elle. »

Entretien avec Viva & the Diva

Entretien avec Viva & the Diva

On reprend, ils se sont rencontrés pour une carte blanche Sonic Youth pour le festival Jazz à la Villette mais ils se connaissaient déjà.« On m’avait parlé de Sir Alice et elle m’avait aussi contacté entre temps, mais elle était dans Tiger Sushi. On s’est rencontrés après et ça a marché tout de suite. On a fait une première répète et on s’est retrouvés à composer des trucs très concrets, synthétiques et des trucs très rocks. » Sur leur premier EP, on retrouve beaucoup de ces morceaux composés lors de cette première répétition. « Moi j’ai juste écrit les musiques et Alice a trouvé immédiatement quelque chose à faire par-dessus. Si y’avait pas eu ce déclic, on aurait pas continué, on se serait contentés de faire une carte blanche un peu spé. Et puis du coup ça a pris forme… »
Ils ont composé ces morceaux lors d’une nuit sans fin dans une cave, ce qui donne un univers très sombre. « Nous on a pas l’impression de faire une musique sombre. C’est notre couleur, c’est l’alchimie des membres, il doit y avoir quelque chose d’assez dark dans le fond chez chacun. Et puis au niveau des paroles, Alice c’est quelqu’un d’habité. »

Quand on parle du loup, Alice arrive. Elle raconte alors comment un morceau naît au sein de Viva & the Diva. « La majorité du temps, Max pond, parce que ça ressemble un peu à un œuf en vrai ! Après on le couve tous un peu et quand on se met à quatre à le couvrir d’un coup, il a très très chaud et là il éclot. Après y’a quelques morceaux d’Arnaud, d’autres de moi, qui sont pondus par l’un ou l’autre et qui sont apparus sur l’album mais généralement, c’est Max la poule. Et moi je suis la couveuse. Et puis ça passe, ça revient, ça évolue. »
Max soutient qu’au début, les morceaux ne ressemblent à rien. Alice renchérit : « Oui, y’a que moi qui suis capable de comprendre ce qu’il veut faire. Il me fait écouter des trucs, je suis la seule à trouver ça génial, parce que je comprends en fait. Ensuite on joue les morceaux en live, c’est là qu’ils évoluent. Surtout au niveau des arrangements, la base bouge vraiment pas. On change des sons de claviers et les constructions un peu. Mais la base spontanée reste la même. »

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Pour Sir Alice, ce projet est une belle histoire.« On s’est rencontrés par accident, et en nous écoutant, on a trouvé le son assez particulier… Mais dans la vie de chacun ça n’avait aucune place. On commence vraiment à trouver du temps pour ce projet parce qu’on en a envie. Maintenant, ça évolue plus vite, et on s’emmerde jamais ! » Chaque membre a choisi de suivre cette envie. « On est chacun nos musiciens depuis longtemps. Chacun aurait pu faire autre chose, donc c’est la simplicité qui dicte les compositions. C’est difficile à expliquer parce que c’est très quotidien… et du coup c’est ce qui rend les choses très agréable. »

Loin des contraintes des horaires de studio, le groupe se sent libre. « Max et moi on s’est tous les jours au téléphone. On va se raconter qu’on a pris une douche, on se raconte notre vie au quotidien, tous les trucs importants ! Et on se retrouve à enregistrer moi en chemise de nuit en train de chanter, lui à moitié en train de dormir. C’est comme ça qu’on a fait le dernier morceau d’ailleurs. Quand il est parti, je suis allée me coucher. J’étais déjà dans mon lit même je crois. »
C’est le quotidien qui inspire Viva & the Diva. « On pourrait passer des heures à raconter comment on fabrique ce qu’on fait, parce qu’on est pas chacun dans son rôle. Nous on compose sur l’humeur du jour, l’un de nous se sent triste, donc on va en faire une chanson. Je trouve ça hyper sexy, parce qu’on est pas dans une attitude de faire un peu quelque chose de bien, et quand on arrive sur scène ça démonte. Ca veut dire que notre quotidien est sexy en fait, tous les jours on fait du Viva. »

Pour clore l’interview, Sir Alice explique d’où vient son nom de scène. « Je ne sais pas pourquoi j’étais partie sur un truc genre lady quelque chose, et j’ai trouvé ça surfait. Y’avait pas encore Lady Gaga à l’époque parce que c’était quand j’avais 20 ans – même si ça remonte à y’a pas si longtemps. Bref, j’ai écarté Lady Alice par peur de partir sur une carrière dans l’eurodance, donc je suis partie sur sir. Je trouvais ça drôle parce que comme je faisais tout, on pouvait penser que c’était un groupe – ou que j’étais un homme. » A cette époque, Alice travaillait déjà à l’Ircam. « J’avais pas mal de problèmes simplement machiste, comme quoi j’étais féministe alors que c’est pas le cas. Et ça me faisait rire de me cacher derrière un nom masculin. Et puis ça sonnait bien, ça rappelle Alice au pays des merveilles, ça fait une ambiguité avec le mot sœur. Et les gens l’ont gardé. Du coup c’est Viva qui devient un vrai pseudo. Si j’avais su j’aurais peut-être pris autre chose. »

Réclame

Le premier EP de Viva & the Diva est déjà disponible.
Viva & the Diva seront en concert le 17 novembre à la Maroquinerie


Remerciements : Nina (Ephelide)

Catégorie : A la une, Entretiens
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6 réactions »

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