Entretien avec Das Pop

C’est des stars nationales en Belgique, ils ont parcouru l’Angleterre dans tous les sens, ils ont été single le plus joué au Japon pendant deux mois, mais ils arrivent encore à se balader incognito à Paris ! Il faut à tout prix y remédier ! Le Transistor vous parle donc de Das Pop, un groupe qui porte bien son nom. Rencontre avec Bent Van Looy, un Flamand qui parle un Français impeccable.

Das Pop

Après dix ans de carrière, Das Pop se lance en France. « On est dans une position assez drôle. On a un vrai métier, on joue ensemble depuis qu’on a seize ans, donc on a cette expérience… et en même temps, on est pas très connus. Mais c’est pas grave si on nous prend pour un jeune groupe, ça fait rêver, de pouvoir tout recommencer. »

Malgré les années, Das Pop essaye de garder une fraicheur. « On est tellement bien ensemble maintenant, qu’on a plus besoin d’être dans la même chambre tout le temps. On a fait ça pendant dix ans, on a vécu ensemble à Gand, on était dans le studio jour et nuit, on a répété non-stop… Maintenant, je suis souvent à Paris et Niek est en Suède, et ça enrichit beaucoup le groupe, ça donne un côté beaucoup plus aventureux. »

Das Pop a choisi de produire The Game, leur quatrième album, pour la première fois tout seul. « On essaie de faire quelque chose de nouveau tout le temps. On avait travaillé avec nos amis de Soulwax pour l’album précédent, Das Pop, et ça s’est super bien passé. Ils ont changé le son de Das Pop, ils ont utilisé le Das Pop du live en studio, chose qu’on avait jamais osé avant. Mais là ils sont assez occupés, et nous aussi on a produit pas mal d’album pour d’autres artistes, notamment The Hickey Underworld… donc on s’est dit pourquoi pas essayer d’autoproduire. » Ce nouvel album a été enregistré dans la joie de se retrouver en studio. « On est partis à Stockholm où on a un petit studio, parce que mon bassiste, Niek, habite là-bas. Ca faisait très longtemps qu’on avait pas enregistré de chanson car le dernier album avait pris beaucoup de temps, donc ça faisait minimum trois ans qu’on avait pas fait de trucs nouveaux. Et en fait, on était tellement enthousiastes, qu’on a gardé les maquettes : on aimait bien cette énergie, cette joie d’être en studio à créer de nouveau trucs. »

Fait amusant, Bent n’a pas eu le droit d’écouter de pop pendant toute son enfance. « Mes parents vivaient dans une toute petite maison dans une forêt. Pendant l’enfance c’était génial. On avait des instruments à la maison, la musique ne manquait pas, mais la pop était complètement absente. Y’avait même pas de Beatles ni de Simon & Garfunkel à la maison, vraiment rien, que de la musique classique. » Et puis un jour, il est allé regarder la télé noir&blanc chez ses voisins. « Il y avait aussi une autre famille avec des garçons de mon âge qui avaient une télé. Et chez eux, j’ai vu plein de dessins animés mais aussi j’ai vu pour la première fois Michael Jackson ! Je connaissais pas du tout le monde de la pop… et ça m’a vraiment changé la vie. » Depuis, Bent voue une réelle passion pour la pop. « J’ai vu ça et je me suis dit : c’est pour moi, je veux faire ça. Je suis rentré à la maison, et après trois mois, mes parents m’ont autorisé à écouter le Top 40, mais pas dans la maison. J’allais dans la caravane, tout seul avec mon enregistreur de cassettes, à enregistrer les chansons que j’aimais bien… »

Le dernier clip de Das Pop, ‘Skip The Rope‘, filmé au musée d’Art Moderne à Gand par 150 fans.
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Depuis, Bent a fait son chemin : Das Pop c’est déjà trois albums dans les bacs, mais jamais sur le même label. « On a même fait le deuxième album sur Francorchamps qui est notre label – qui existe encore en théorie… On est de nature chercheuse, et on a toujours essayé de trouver un moyen de faire écouter ce qu’on fait à beaucoup de monde. Mais comme la situation de l’industrie de la musique a beaucoup changé pendant toute notre carrière… On a commencé en 2002, donc on est vraiment un petit bateau dans un océan très orageux. On a essayé de trouver une maison pour notre musique. Mais de temps en temps les maisons brûlent, c’est très différent d’avant, de la grande époque… »

Après toutes ces années, Das Pop est désormais prêt à jouer devant n’importe quel public. « On a fait 200 concerts en Angleterre en un an. On est passés partout, on jouait non stop. Ca te change ton groupe ! Ca forge le caractère. On a aussi bien joué devant une salle remplie des créateurs de mode, que devant des hooligans… Il faut lutter un peu pour maitriser la salle, c’est pas facile mais après un moment ça va. J’ai même joué en première partie de The Kooks à la Cigale en juin. Les fans étaient pleins d’énergie, très enthousiastes, c’était vraiment bien. »

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Premières parties de The Rapture ou The Kooks, remix de Yuksek, album produit par Soulwax, showcase au Silencio, clip par Will Sweeney, ligne de vêtement chez Mont Saint-Michel, Bent paraît bien connecté. « Oui, j’aime bien collaborer avec des gens que j’admire, et je voyage pas mal donc je rencontre plein de gens. Et c’est une des raisons de faire ce que je fais. C’est très inspirant. Et ça donne des idées, et ça donne envie de chercher des trucs nouveaux… C’est très important pour rester ouvert. » Peu importe la manière de le faire, Bent était né pour faire rêver le public avec son imagination. « Ce que je veux faire c’est raconter des histoires, et la musique n’est pas le seul moyen de le faire. Donc ça dépend… J’avais peur de le faire avant, mais là, quand j’ai envie d’écrire quelque chose, je le fais. Mais y’a un mois je l’ai fait pour un éditeur, et ça se passe pas mal. Donc il faut pas avoir peur, si tu penses que tu as quelque chose à dire, il faut utiliser n’importe quel moyen pour le dire. »

Réclame

The Game, le nouvel album de Das Pop, sort le 26 septembre 2011 chez EMI.
Das Pop sera en concert avec Sarah Blasko (interview ici) et The Chase le 21 octobre à la Flèche d’Or.
Live Report de Das Pop au Silencio


Remerciements : Julien Le Tout Puissant

Catégorie : A la une, Entretiens
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