Cheers remporte Rock The Gibus

On m’a récemment dit que je manquais d’objectivité. C’est vrai. Et je ne prends pas ça comme une tare. Je me dis que comme tout art, la musique est avant tout quelque chose que l’on ressent et que l’on vit, bien au delà des règles d’appréciation préétablies. Alors oui, j’ai des a priori -positifs ou non- sur bon nombre de formations. Cette soirée à l’Olympia organisée à l’occasion de la finale du festival Rock The Gibus illustre parfaitement ce propos, en présentant une flopée de groupes dont on a déjà longuement parlé ici.

Alors que le public n’est pas encore totalement en place, Philippe Manœuvre (désormais plus connu pour ses frasques cathodiques que pour ses écrits) annonce les Shines, qui ouvrent le bal de la dizaine de groupes qui joueront ce soir autour des deux finalistes Cheers et Denver is not the last. Vainqueur l’année passée –opposés aux Cheers– les Shines délivrent un blues rock étonnant (ca veut pas dire « bien » attention) porté par Ysabelle, chanteuse au look SM, entourée de quatre musicos qui en font un peu/beaucoup trop. Entre deux solos interminables et millimétrés, les vagues textes en français déclamés à la façon « Johnny au Stade de France » deviennent rapidement énervant. Et ce n’est malheureusement pas Slide on Venus* (vainqueur du festival Rock Inter Ecoles également organisé par le Gibus) qui remet dans une ambiance acceptable. Bien qu’on ne puisse remettre en cause leur énergie que l’on peut ressentir à l’autre bout de l’Olympia, le métal servi par les jurassiens rappelle trop de choses déjà entendus dans le passé. On a parfois l’impression d’assister à une série de reprises.

Arrive le premier finaliste, les lyonnais Denver is not the last. Le virage est violent. Forcément, comme leur « rival » (un bien grand mot quand on connait le respect mutuel qu’ont les groupes), Cheers (et la plupart des formations de ce soir d’ailleurs), pas de surprise, puisque c’est un groupe que j’ai déjà vu de nombreuses fois. Leurs supporters sont au premier rang, l’ambiance se met en marche et le trio envoie des rifts lourds et gras qui débouchent les oreilles. Ça fleure bon le rock d’antan remis à l’heure des années ’10. Sous les coups violents de Virgile (en caleçon derrière sa batterie quand il n’est pas perché dessus) dont la puissance n’est pas sans rappeler Dave Grohl, la voix glissante de Valerian, qui, elle, n’est pas sans rappeler Søren Huss de Saybia, ressort à merveille sur des mélodies portées par la basse de Thomas qui (c’est de plus en plus rare) ne sert pas uniquement de fioritures de fond. Au final, les Denver is not the last prouvent qu’ils n’ont pas volé leur place et font vibrer leur public, certes déjà acquis, grâce à des titres efficaces et parfaitement maîtrisés.

Puis vient Cheers, dont on parle ici depuis l’ouverture il y a tout juste un an. Forcément on ne peut qu’apprécier de les entendre avec l’excellent son de l’Olympia. Visiblement impressionnés par la scène et la salle partiellement remplie, les Cheers font le taf à travers un set laissant peu de temps à leur ambiance rock-psyché de grandir. Eux aussi ont leur public à en croire la cinquantaine de personnes qui pogotent devant Paul tandis que les autres écoutent religieusement. Le concert tranche radicalement avec celui des Denver, au point qu’objectivement je ne saurais comment les départager. En quelques titres, les Cheers font rapidement le tour de ce qu’ils savent faire : du psyché, du rock et même de la ballade. De London à The Other Side, le set des Cheers prend une dimension étonnante entre les murs de l’Olympia. Non pas que le concert soit le meilleur qu’ils n’aient jamais fait. Non pas qu’il soit le plus parfait. Mais parce qu’on sent derrière ces 20 minutes le travail accompli depuis plusieurs mois par les quatre (presque) sangermanois. On pourra regretter l’absence de Mr. Chocolate Man qui aurait permis au concert de prendre son envol, ou bien de la fin un peu écourtée de The Other Side dont les sonorités finales auraient pu résonner dans l’Olympia, mais qu’importe. Des lignes de basse d’Elliot aux rifts d’Hugo en passant la précision métronomique de Gaspard, tout était réuni ce soir pour faire de ce concert à l’Olympia un excellent moment.

On pourra simplement regretter que les deux finalistes n’aient que vingt minutes pour s’exprimer et que leur set soit perdu parmi une dizaine d’autres groupes, comme BoXon qui me fait de plus en plus penser à Indochine (chacun le prendre comme il voudra) et les Prostitutes et ses titres punks qui font parfois sourire (là encore, chacun le prend comme il voudra). Puis vient le temps du résultat. Après quelques discours et photos, Cheers l’emporte face à Denver is not the last. Il fallait bien un gagnant entre ces deux formations rock aux allures radicalement différentes, c’est fait. Au-delà de toute « compétition musicale et plus globalement artistique » (comme disent les Cheers) ce qui restera finalement de cette soirée et de ces quelques mois de « compétition » c’est une flopée de rencontres et de découvertes (à l’image des excellents JFK et des étonnants Toybloïd (là, ça veut dire bien) qui continueront la soirée) et quelques groupes qui auront eu la possibilité de jouer ce soir là à l’Olympia… en attendant l’année prochaine !

Réclame

Cheers et JFK joueront avec D’Austerlitz le mardi 29 mars au Pop in.


Remerciements : Louis, Amaury, José, Adeline

Catégorie : Concerts
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12 réactions »

  • Cheers :

    On a pas joué the Game, mais the Other Side en final !

    Nice job, as usual, dude.

    Paul.

  • Prostipute :

    Sans tenir compte du propos, il serait judicieux de corriger les interminables fautes d’orthographe et de syntaxe. L’article est d’une incompétence affligeante. Bravo M. Lemaire

  • benjamin :

    @Paul :
    Hum… Rectifié.

    @Prostipute
    Merci

  • Slide on Venus :

    Sans remettre nullement en cause ton avis, je me permets de rappeler que :
    – nous ne sommes pas un groupe de métal (loin de là).
    – nous ne sommes pas du Jura mais du Doubs, de Besançon plus exactement (certes c’est à côté mais le fait que les Denver viennent de là-bas t’a sûrement induit en erreur).

    Bonne continuation !

    Thibault

  • Jey :

    Oulala Il va falloir apprendre à écrire Benjamin! A part ça je trouve ton article complétement débile et extrémement mal écrit.

  • Ysabelle Volta :

    Et encore, j’avais oublié les menottes et le fouet en coulisse !
    Je nous souhaite, en tous cas, de faire la même carrière que celle de Johnny Hallyday, comme je vous souhaite celle de Philippe Manoeuvre ! 😉

  • Morris Szyslak :

    Bonsoir Benjamin.
    Une calamité ton article. Vraiment.
    Tout comme ton orthographe.

  • Charley Stone :

    Salut!
    Tiens Benjamin Lemaire si tu pouvais prendre deux minutes de ton temps précieux et aller faire un petit tour là “http://lyon-en-scene.blogspot.com/2011/03/concert-finale-rock-gibus-23032011.html”
    Lui il sait écrire.
    Bonne continuation.

  • cmoi :

    Bonne critique complète de la soirée, ni tout vitriol, ni tout sucre, qui montre que le journaliste connaît les groupes.
    Pour ceux qui critiquent les fautes, j’aimerai les voir affichées pour prouver qu’ils les ont détectées !!! Restez cool et respectez le boulot élégant.

  • yeaaaaa :

    Un bel article, bien ficelé : vous écrivez comme ça vous les mecs ? quand on voit comme vous parlez on ose pas imaginer. Là on a un bon boulot. Personnellement j’ai revu la soirée défiler. j’ai vu l’article de lyon en scènementionné : pas du journalisme, de la prose de supporter, charmante et amateure, presque touchante. Continue Benjamin

  • Rockn'geek :

    D’ac avec tout l’article. Les Tobloid étonnant oui. Boxon a un truc bien à lui sur certains morceaux, mais il faudra travailler l’identité pour éviter parfois les faux airs d’indochine oui. Et heureusement que Philippe Manoeuvre a mis de la pêche pour présenter les groupes parce que “Sitruc” c’était pas ça pour l’annonce des résultats . Laissez faire les pro !

  • Lgeekmao :

    Bon article, content de le trouver car y a eu du battage avant et rien après. Les ptits rockers doivent se roder aux critiques. C ‘est plus les avis de vos potes et de vos mamans ! C’est pas ce que vous ressentez, c’est ce que le public ressent. C’est votre IMAGE vue par le prisme de la critique qui est forcément individuelle. Bon ils avaient tous une bonne énergie mais est ce que ca suffit ? pour des rockers ils sont vraiment conformistes. De la gratte masturbatoire à gogo et peu de mélodie. Vous en fredonnez beaucoup des trucs après ? À part Boxon, Toybloid et Cheers il ne m’est rien resté. Mais il y avait trop des groupes. À force on ne tient plus… Finalement j’en ai écouté 6 vraiment et je ne suis pas le seul… Continuez, c’est que le début…

Et toi t'en penses quoi ?