Fat White Family à la Cigale
Cinq ans, une pandémie, une autobiographie et beaucoup de rebondissements plus tard, les Fat White Family reviennent donner une suite à l’excellent Serfs Up!. Pour défendre ce quatrième album, intitulé Forgiveness is Yours, les détraqués britanniques ont réservé la Cigale. Les fans sont nombreux, et très très lookés. Pour l’ancienne génération, ce choix de salle rappelle un douloureux soir de novembre 2013.
Fat White Family
La salle est pleine à craquer, les fans commencent à s’impatienter, quand soudain ‘Angels’ de Robbie Williams retentit, pour permettre au groupe de faire son entrée calmement. La famille dépareillée prend ses marques, la flûte traversière monte, et Lias Saoudi entame ‘John Lennon’. La tension monte lentement, Lias semble lutter pour calmer sa rage, et bientôt son visage se retrouve déformé par l’intensité sur ‘Without Consent’, tiré de leur foutraque premier album.
Le concert vient tout juste de commencer, que Lias est déjà dans la fosse pour déclencher les pogos. Le chanteur remonte sur scène, retire son imperméable et se livre en collant couleur chair, révélant son tatouage en forme de coeur sur le torse. Quelques instant plus tard, il est en train de slammer sur la foule au son de ‘Polygamy is Only for the Chief’. Cette escapade sur le nouvel album ne dure pas, et on revient à l’inégalable Songs for our Mothers avec ‘Tinfoil Deathstar’.
Lias est désormais habité, envouté… Porté par la foule qui ne tarde pas à reprendre en choeur la fameuse ‘Touch the leather’. Les Fat White Family enchaînent avec ‘Bullet for Dignity’, et le chanteur retourne dans la fosse. Le groupe revisite des morceaux de leurs débuts, dont le fameux ‘I Am Mark E Smith’, aux accents malsains.
Un gong à la main, Lias entonne ‘Visions of Pain’ et sa performance touche plus au théâtre qu’au chant, nous faisant plonger aux entrailles de ses émotions. La folie prend la salle avec un enchaînement de ‘What’s That You Say To Me’, ‘Satisfied’ qui incite à recommander une pinte, et ‘Fringe Runner‘ au solo de flûte décoiffant.
Après ‘Religion for One’, Lias se lance dans une version sped-up de ‘Today You Become Man’ – qui raconte la circoncision de son frère sans anesthésie. Le concert touche à sa fin avec ‘Feet’ et le fameux ‘Whitest Boy on the Beach’. Lias reste seul en scène, armé d’une guitare acoustique, il intime à tout le monde le silence pour ce moment intimiste, et entonne ‘Borderline’, qui se finit en slam.
Les Fat White Family annoncent la dernière chanson, la survoltée ‘Work’, puis quittent la scène en envoyant des bisous. La foule attend un rappel, mais les lumières se sont déjà rallumées… En même temps, la tenue de Lias est bonne à essorer, le groupe a tout donné pendant 90 minutes, sans s’épargner.
Réclame
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Remerciements : Jennifer Gunther (Domino)
Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : The Fat White Family
Salle(s) : Cigale
Production(s) : Domino Records
Ville(s) : Paris
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