Peter Doherty & Frédéric Lo au Trianon

Nouveau projet, nouvel acolyte, nouvelle tournée, nouveau look pour une nouvelle vie… Peter Doherty a bien évolué depuis ses premières formations rock Libertines et Babyshambles, et après des passages en solo un peu plus calmes, puis une récente incartade plus énergique avec ses Puta Madres. Finalement, le sulfureux Peter revient bien assagi avec un album délicat et poétique The Fantasy Life of Poetry & Crime. Et venait le défendre sur la scène du Trianon avec Fredéric Lo.

Peter Doherty & Frédéric Lo

En effet, ce nouvel album est co-signé avec le guitariste-multifonction Frédéric Lo. Ce dernier, trop souvent homme de l’ombre pour de nombreux artistes reconnus, comme notamment l’immense et regretté Daniel Darc, ressemble au partenaire idéal pour le virulent Pete. A moins que ce ne soit simplement la passion de l’Anglais pour la poésie qui refait surface depuis son installation avec sa femme à Etretat…

Aux claviers, on retrouve la femme de Peter Doerty, Katia de Vidas ; et en bonus, un de leurs chiens (une chienne, d’ailleurs) ! Etonnamment, Peter débute par deux de ses anciens titres solo, ‘Last of the English Roses’ et ‘Arcady’. L’ambiance est déjà posée, quelque part entre romantisme et élégance.

Ce soir, pas de blousons cuir à l’horizon, mais des costumes sombres et des mouvements délicats. Une bonne partie du nouvel album est déployée, jusqu’à ‘The Epidemiologist’ et son intro au piano imparable. Le charme agit clairement sur une assemblée attentive qui n’attendait que ce genre de moments. On est loin des cris rageux et mouvements de foule devançant habituellement Peter Doherty ; mis à part une femme passablement éméchée qui tombait sur tout le monde dans la fosse ; Peter osa d’ailleurs à son encontre un discret ‘oh, easy girl…’

Et pourtant cette prestation ‘zen’ lui va bien. Bon, on aurait aimé qu’il soit moins statique et un peu plus bavard durant les transitions. Mais on va dire que ce service minimum met en valeur les morceaux, sans omettre la prestance classieuse et les solos de guitare de Frédéric Lo, lui aussi plutôt discret. La chienne serait presque la plus démonstrative : elle va régulièrement flairer le public puis retourne se reposer sur scène.

Les titres s’égrènent sans temps mort, et l’assemblée semble être conquise par cette atmosphère rock-romantico-mélancolique. Arrive cet espèce de highlight parfait, sur ‘The Fantasy Life Of Poetry & Crime’ où dès l’intro jouée par un quatuor à cordes, on a déjà le cœur fendu. Et on l’aura jusqu’au terme du concert, surtout lorsque Frédéric Lo passe au piano à queue pour les ultimes morceaux.

Finalement, Peter Doherty nous a étonné, surtout par son calme et sa sobriété, et avec un Frédéric Lo en meneur de jeu, on a vécu un beau moment onirique. On espère vraiment que leurs projets se perpétueront lors d’autres albums communs, et que la chienne participera cette fois davantage vocalement, tant elle semble en faire partie intégrante…


Remerciements : Jean-Louis Schell

Catégorie : A la une, Concerts
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