Balthazar – Fever

On le sait tous, le début d’année, c’est toujours maussade et synonyme de déprime. Du spleen, on en attendait justement dans le quatrième album des Belges de Balthazar. Ces gourous de l’indie-rock au son mélancolique reviennent avec Fever, quatre ans après Thin Walls et le départ de la violoniste Patricia Vanneste. Et il faut croire qu’ils ont fait une sacrée cure d’antidépresseurs… Allez, on troque les pantoufles contre les chaussures vernies et on se lance sur la piste de danse.

Balthazar


C’est donc avec le titre éponyme que le duo démarre les festivités. Une basse profonde et obsédante, des choeurs entêtants, des percussions incisives, la ritournelle est lancée pour ne plus nous lâcher. Six minutes, c’est ce que nous offre Balthazar pour passer du dodelinement poli au déhanchement excité. On n’est pas samedi mais la fièvre, on l’a, assurément. Une question s’impose donc : les Balthazar auraient-ils échangé leur spleen charmeur pour un son enjôleur plus dansant ? Ça en a tout l’air et ce n’est pas pour nous déplaire tant le résultat est réussi.

Mais ne vous méprenez pas, ce n’est pas à une fête mainstream que nous invite les gars de Courtrai. Ici, on danse en chancelant, sur des sons où la part d’ombre n’est pas très loin, où la dissonance effleure parfois notre oreille avec délice. Les slows, on ne les danse pas sur des titres mièvres, non. Plutôt sur des ballades douce-tristes à l’image du superbe ‘Phone Number’, servi par la voix du plus crooner des Belges, Marteen Devoldere.

Et c’est là toute la force de ce groupe qui donne, depuis maintenant 9 ans, un sacré coup de boost à la scène indie européenne : savoir se renouveler tout en gardant la classe qui les définit. Fever, c’est la croisée des influences de deux explorateurs de la musique, du jazz de Marteen Devoldere (la ligne de cuivres de ‘Wrong Faces’) au RnB de Jinte Deprez (le puissant ‘Watchu Doin’ ‘) en passant par des sons clairement arabisants (sur le très bon ‘Grapefruit’). C’est aussi une belle preuve d’amour pour la musique des sixties si chère au duo d’amis. Durant ces 43 minutes, ça groove, ça fait des “wouhou !“ et, surtout, ça ne se prend pas la tête. Cocktail parfait pour une nuit enfiévrée et décomplexée.

Et parce que la fête n’est pas éternelle, quoi de mieux que la douceur de ‘You’re So Real’ pour entamer un dernier pas sur la piste ? C’est sur la voix sensuelle de Marteen Devoldere et un saxophone suave qu’on se mêle aux derniers danseurs fatigués. Il est l’heure de finir son verre, de se diriger vers la sortie où le jour pointe déjà le bout de son nez. En attendant, on l’espère, la prochaine soirée en compagnie d’un groupe qui n’en finit pas de nous surprendre.

Réclame

Fever, le quatrième album de Balthazar, est paru chez [PiAS]

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Balthazar seront le 25 mars prochain au Casino de Paris




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