Nirvana – In Utero de Palem Candillier

Sur la courte discographie de Nirvana, difficile d’avoir un favori, chaque album est tellement différent qu’il livre une nouvelle facette du groupe et de Kurt Cobain. Néanmoins, In Utero, s’il est moins violent que Nevermind, paraît beaucoup plus personnel. A moins que cette impression ne vienne du fait que le suicide du leader soit survenu quelques mois seulement après la sa sortie. Palem Candillier s’est penché sur ce chef-d’oeuvre qu’est l’ultime album de Nirvana.

Nirvana – In Utero


Ce livre, paru aux éditions Densité, fait preuve d’un joli travail de recherche. Nirvana – In Utero est en quelque sorte une chronique approfondie de l’album, sans la lourde limite du nombre de signes. C’est aussi une belle manière de se replonger dans un immense classique. Néanmoins, ce livre s’adresse plutôt aux fans, ceux qui auront au moins lu une biographie de l’album, car il faut s’y repérer dans les allusions à la vie personnelle de Kurt Cobain.

On passe ainsi en revue la relation oh combien compliquée d’interdépendance entre Cobain et Love, ainsi que les problèmes gastriques du chanteur. Mais souvent, ce ne sont que des interprétations, car il n’y a toujours pas de confirmation possible. On ne peut arriver à aucune conclusion. Ce qui explique la fin brutale de ce livre, qui se clôt à la fin d’une analyse de titre, dans l’ordre de la tracklist, de manière un peu abrupte… Après tout, comme la vie de Kurt Cobain, abrute et sans explication.

L’album In Utero a toujours été considéré comme un cri du cœur d’un nouveau papa. Un papa flippé de ses nouvelles responsabilités. Cependant, Palem Candillier rappelle aussi que c’est la douleur d’une star en plein dilemme entre partager son art avec le plus grand nombre – et donc partir en mainstream – et sa haine des médias trop intrusifs – revers de la médaille indissociable du succès. En effet Kurt Cobain n’a toujours pas digéré que suite à une interview publiée dans Vanity Fair, la garde de sa fille Frances – alors âgée de 2 semaines – leur soit retirée pendant plusieurs mois.

Palem Candillier ne fait preuve que de peu d’objectivité. On ne juge pas Kurt, même quand il menace ouvertement une journaliste qui écrivait un livre sur son couple. Ce choix éditorial doit venir d’une peur de froisser l’incommensurable nombre de fans, ou simplement par fan-attitude. Par contre, le portrait dressé de Courtney Love est moins tendre. Une seule fois, on note ce qu’elle lui a pu lui apporter. Mais à chaque fois, Kurt Cobain est la victime de cette relation abusive. De même, on s’empresse de déclarer le chanteur comme féministe, de redorer le blason de celui qui a chamboulé la scène musicale, grâce aux paroles de la fameuse chanson ‘Rape Me’, alors que ces paroles s’adressent plus à priori aux médias.

Au final, même si nous avons la main sur énormément de documents (et notamment un journal intime bien fourni), on est encore plus perdu. Cet album est-il génial d’expérimentation ou nul comparé à la première version imaginée par Steve Albini ? Est-ce que Steve Albini a ressorti la version originelle pour les 20 ans de la sortie de l’album par orgueil – pour prouver que ce qu’il avait fait était mieux ? Ou était-ce simplement pour l’argent ?

Est-ce que In Utero est un album de pop facile à la REM ou du punk mêlé à de la new wave ? Peut-être bien que Nirvana était un des seuls groupes à justement avoir su trouver l’équilibre.

Réclame

Nirvana – In Utero de Palem Candillier est sorti le 4 janvier dans la Discogonie des éditions Densité.


Remerciements : Hugues Massello

Catégorie : Albums
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Une réaction »

  • Karmo :

    Moins violent que Nevermind ? In Utero ?
    Heu…
    Ok

Et toi t'en penses quoi ?