Gaël Faye à la Rock School Barbey

On l’aura attendu ce concert ! Cinq ans après un premier album solo magnifique, Gaël Faye nous présente enfin sur scène son nouvel EP Rythmes et Botanique. C’est que l’auteur était bien occupé après la parution de son premier roman Petit Pays… La frénésie passée, c’est tout naturellement que Gaël Faye revient à ses premiers amours pour notre plus grand plaisir : le rap.

Gaël Faye

Il est 21h à Bordeaux et il pleut des cordes en ce début de mois d’avril. On compte bien sur le son de Gaël Faye pour réchauffer la Rock School Barbey archicomble pour l’occasion. De 7 à 77 ans, le public est à l’image de la musique du gars de Bujumbura : éclectique et de tous les horizons. Et surtout conquis dès les premières notes de ‘Tôt le matin’. Il faut dire qu’il n’est pas difficile d’entrer dans le bel univers du rappeur qui enchaîne avec ‘Solstice’, morceau tout en clair-obscur, accompagné de son fidèle acolyte Guillaume Poncelet et d’un beatmaker multitâche fraîchement arrivé sur la tournée. Tout sourire, Gaël Faye est heureux de présenter son nouveau projet et nous communique ses bonnes ondes à coup de rimes bien senties.

Mais Gaël Faye n’est pas qu’un interprète hors-pair, c’est aussi un formidable poète à la nostalgie lumineuse. Après l’indispensable ‘Qwerty’, c’est seulement accompagné de son pianiste que le rappeur nous conte le magnifique ‘L’Ennui des après-midi sans fin’, ode à son enfance au Burundi. Point le temps de se remettre de ses émotions, le trio enchaîne avec ‘À trop courir’ et le chaleureux ‘Tropical’, parfait remède pour combattre l’hiver tardif qui squatte dehors. Le public chante, chaloupe et profite de chaque seconde en compagnie de l’auteur.

Pourquoi une telle ferveur de la foule ? Tout simplement parce que Gaël Faye nous parle de sa réalité, notre réalité, entre espoir et inquiétude. Ce n’est pas à un concert que l’on assiste, mais à une belle leçon d’humanité d’un exilé qui a dû quitter ses racines pour échapper à la folie humaine. Et parce que la date de la Rock School coïncide avec le génocide rwandais, 24 ans plus tôt, Gaël Faye nous en parle magnifiquement à travers le texte Ibuka, qui marquera pour un moment, sûrement, le public présent.

C’est donc avec une saveur particulière que nous accueillons le titre phare de son nouvel EP, ‘Irruption’, au final magique grâce à la trompette inspirée de Guillaume Poncelet. Et parce qu’il est impensable de quitter la salle sur cette note, le rappeur achève son live avec une des plus belles déclarations d’amour écrite à ce jour (si, si), ‘Ma Femme’. Si on était presque sûrs déjà que Gaël Faye était un grand parmi les grands, là, on en est convaincus.

Il est plus de 23h, il fait chaud dans la salle bordelaise et pourtant la foule n’est pas rassasiée. C’est sur le tranquille ‘Pili pili sur un croissant au beurre’ que le poète tire sa révérence et nous donne rendez-vous à une prochaine fois. Et vu le moment qu’on vient de passer, on y sera à coup sûr.

Réclame

Lire la chronique de Rythmes et Botanique
Gaël Faye sera en concert au Botanique le 3 mai, à la Salle Pleyel le 17 mai, et le 5 décembre à l’Olympia.


Remerciements : Delphine et Florian [Webpromo]

Catégorie : A la une, Concerts
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