Mélissa Laveaux pour Les Femmes S’en Mêlent

Chaque année, le festival Les Femmes S’en Mèlent met en valeur les artistes féminines. Aux Etoiles, c’est Mélissa Laveaux qui tenait le haut de l’affiche, avec son tout dernier album, l’excellent Radyo Siwèl. Et quel meilleur jour pour célébrer les musiciennes de talent que le 8 mars, journée internationale pour la lutte des droits des femmes. Devant une salle enamourée, la franco-canadienne d’origine haitienne en a même profité pour inviter des guests de qualité.

Mélissa Laveaux

Sur Radyo Siwèl, Mélissa Laveaux rend hommage à ses racines, notamment en choisissant de chanter en créole. Aussi, la musicienne choisit de raconter les histoires avant de s’élancer dans ses chansons. En quelques phrases, elle fait rire l’assistance, puis laisse tout le monde bouche bée par son adresse à la guitare. Les morales de ses chansons paraissent parfois incongrues, mais pour la beauté des tonalités blues de ‘Simalo’, nous nous en remettons à la sagesse de ses ancêtres : jamais nous ne divorcerons de notre chèvre, promis juré !

Certaines explications sont plus touchantes, comme ‘Twa Fey’, qui permet de réaliser que des mauvais souvenirs peuvent aussi receler de magnifiques moments qu’on ne voudrait finalement pas oublier. Et le public de commencer à taper en rythme. Mais le vrai thème de ce nouvel album, c’est la répression pendant l’occupation américaine d’Haïti, et comment la population s’est rebellée, en continuant notamment à pratiquer le vaudou – même si en cachette dans les bois. Et le magnifique single ‘Nan Fon Bwa’ de déclencher les sifflets d’admiration.

Le thème du vaudou revient souvent, notamment parce que c’est la seule religion qui accepte l’homosexualité. “Je pratique pas mais j’admire” ajoute-t-elle. Mais parfois, Mélissa Laveaux se tait, et laisse sa grosse guitare s’exprimer, pour mieux nous émouvoir. Même quand elle se retrouve seule face à la foule, elle ne perd rien de sa puissance. D’autant plus que c’est justement ‘Legba Na Konsole’ que la foule choisit pour lui crier son amour.

Pour les fans de la première heure – et il y en a dans la salle ! – Mélissa Laveaux fait réapparaître sur scène Nathalie Ahadji et son saxophone pour ‘Postman’. Et avec des éléments simples, une basse lancinante et des choeurs sucrés, elles nous font danser sur ‘Nibo’. Pour le final, c’est Sandra Nkake qui débarque en fanfare sur scène pour ‘Jolibwa’ qui finit en mode carnaval.

En rappel, Mélissa Laveaux n’est pas avare : un a cappella avec ses invités, une reprise improbable de The Weeknd; et la très rock ‘Pretty Girls’, chanson sur la mutilation qu’elle a jouée il y a pile un an à l’Elysée. Puis elle reviendra une dernière fois, pour jouer une berceuse à son public, qui conquis, ne peut détacher ses yeux d’elle. Elle-même ne veut plus quitter la scène, et entame un Hallelujah repris en choeur.

Réclame

Radyo Siwèl, le troisième album de Mélissa Laveaux, vient de paraître chez No Format.
Mélissa Laveaux sera en concert le 19 avril au Triton des Lilas, au Printemps de Bourges, et au Festival Esperanzah!
Lire la chronique de Radyo Siwèl


Remerciements : Solenne [Boogie Drugstore]

Catégorie : A la une, Concerts
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