Trans Musicales 2017 – Modestamente, Alluri, Krismenn

Premier jour de la 39e édition des Trans Musicales. Le Transistor est sur le pont pour découvrir des artistes qui vont décoiffer tout le monde d’ici deux ans. Tout d’abord, les Fabulous Sheep de Béziers à l’Etage, suivis des BottleSmoker d’Indonésie à l’Ubu. Puis direction le Parc Expo avec Alluri, originaire d’Inde, Modestamente – aka David Sztanke de Tahiti Boy & the Palmtree Family avec Tunde Adebimpe de TV On The Radio, pour finir sur Krismenn, qui a la particularité de chanter en breton.

Fabulous Sheep

Quand on rentre dans la salle de l’Etage, l’intensité est palpable, et rapidement on se laisse gagner par leurs jeux de rythmes. Par moments, leurs cris débraillés rappellent l’esthétique de La Femme, par d’autres c’est des relents de rock 50s qui nous assaillent. Oui mais justement, les références sont peut-être un peu trop transparentes. Leur appel à la solidarité sur ‘Athenian Streets’ sonne très Babyshamble, le titre suivant est très marqué par une influence de The Doors… Et même si c’est très bien fait, les Fabulous Sheep ont le défaut de passer à un groupe de reprises.

BottleSmoker

Les BottleSmoker se présentent, ils arrivent d’Indonésie, avec donc 16h de vol au compteur. Puis ils s’élancent sur une intro un peu rêveuse, qui décolle bien rapidement. Le duo essaie de détendre l’atmosphère, en lançant “C’est interdit de danser ici ? Non ? Alors allez y !” avant de balancer de la 8-bit qui va crescendo vers l’épique.

Puis BottleSmoker se lance dans son dernier album, Parakosmos, qui s’inspire des chants traditionnels indonésiens, ce qui explique un peu leurs costumes. Le duo encourage la foule à crier, et certains s’y prêtent. Au final, la foule est tellement enthousiaste, que les artistes décident de jouer un dernier morceau, et déterrent une ancienne, de l’époque où ils jouaient avec des toy-instruments. Et le concert de s’achever sur une note enfantine très agréable.

Alluri

Alluri vient d’Inde, mais son rock est résolument américain, avec parfois pourtant des surprises comme l’apparition d’une flûte traversière ou d’un saxophone. Sur le plateau, l’ambiance est bonne, autour d’Alluri qui se prend un peu pour Bruce Springsteen. Pendant ce temps-là, son batteur, inventif, tabasse mais de manière feutrée. Le single arrive, ‘Evari Kosam’, très prenant, mais difficile à reprendre en choeur, car chanté en telugu, dialecte du sud de l’Inde.

La foule a un peu de mal à se plonger dans ce mélange de deux antipodes, aussi Alluri rajoute un peu de rage dans son chant, et se raconte un peu plus entre les morceaux. Puis il se met à danser, et cette improvisation légèrement Bollywood décoince la foule directement. Alluri peut désormais embarquer tout le monde vers un final très rock’n’roll.

Modestamente

Sur le papier, c’est le duo franco-américain le plus excitant des Trans Musicales ! David Sztanke de Tahiti Boy & the Palmtree Family et Tunde Adebimpe de TV on the Radio ! Et quand on débarque dans la salle, en effet, c’est très groovy, avec de super musiciens pros qui font tourner les chansons, on sent qu’on va se régaler. Puis la douce pop de Tahiti Boy reprend le dessus, avec ‘Le Silence’, et l’ambiance retombe légèrement – à tel point que le batteur a le temps de prendre une photo du public.

Les deux artistes se mettent à danser, et on sent que leur scénographie a été étudiée, mais les morceaux semblent moins aboutis. Par moments, on a l’impression qu’ils recherchent un son electro, pour se retrouver dans un foutoir. David Sztanke nous invite à “bouger nos booty” mais le rythme de ‘Clear Vision’ est très lent. Quelque part, le projet est un peu décousu, et peut-être un peu trop ambitieux… Au point qu’on réalise à peine que Mike Ladd est arrivé en guest pour poser son flow !

http://www.youtube.com/watch?v=GSi1dizYC2k

Krismenn

Sur le plateau embrumé, un batteur sonne le glas, puis un guitariste apparaît pour faire crisser ses cordes. Enfin Christophe Le Menn arrive, tel un cowboy, sur la scène. Probablement impressionné, il essaie de compenser en en faisant un peu trop sur scène, se la jouant très rentre-dedans. Et pourtant, le concept en soi de chanter du trip-hop en breton se pose déjà là.

L’atmosphère est prenante, surtout sur les passages plus blues-electro hip-hop. Mais c’est quand Krismenn passe en rap que la situation se complique. Et même quand le chanteur décide de nous traduire la prochaine chanson, ça reste cryptique. Même si la mise en scène est puissante, et les musiciens très bons, on regrette de pas comprendre. Ce qui fait que le propos nous touche moins… Le projet est impressionnant, mais pas émouvant.


Remerciements : Delphine [ATM]

Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : , , , , , ,
Evenement(s) :
Ville(s) :

Une réaction »

Et toi t'en penses quoi ?