Godspeed You! Black Emperor à l’Elysée Montmartre

Pour les amateurs de lentes déflagrations, qui ouvrent l’imaginaire, Constellation records vient de sortir le septième album de Godspeed You! Black Emperor. Undoing A Luciferian Towers a été composé en plein chaos, alors que les membres sont pris par de nouvelles responsabilités familiales. Mais leurs demandes sont claires : la fin des frontières, le démantèlement du système pénitentiaire, et que l’on reconnaisse la santé, la nourriture, un toit et l’eau comme des droits inaliénables. En attendant, les Montréalais étaient à l’Elysée Montmartre pour présenter leur nouvel opus.

Godspeed You! Black Emperor


Le bourdonnement s’impose tranquillement, et sans un mot, Godspeed You! Black Emperor nous fait plonger dans ‘Hope Drone’. L’écran se brouille, les cordes s’excitent, et la musique s’intensifie : dans la foule, chacun est dans sa bulle, pour certains le rythme est subjectif. L’orchestre part sur des notes plus crissantes, presque indus, pendant que les images montrent la mélancolie des ponts en acier dans la ville en noir et blanc. ‘The Sad Mafioso’ est lancinant, puis accélère, mais en douceur, sur quinze bonnes minutes, avec une jolie urgence alors que la pluie brouille les reflets des immeubles dans le fleuve.

Bosses Hang’ arrive, empreint de légèreté, et la foule se laisse porter par les batteries. La lumière se fait à l’horizon, il se trame comme un espoir. Pourtant, ‘Anthem For No State’ montre la désolation sous la neige, et mène, sur fond de western, au cimetière… L’espoir ne serait qu’une illusion ? Dans la cacophonie, ‘Fam/Famine’ respire les expérimentations jazz. Bientôt un saxophone part en couacs réfléchis, et du brouhaha général, le piano se détache rattrapé par les cuivres, et la batterie qui pour le coup fonce.

De ‘Undoing A Luciferian Towers’, Godspeed You! Black Emperor ressort glorieux, acclamé par la foule. Le groupe part alors sur ‘BBF3’, aux images très violentes, en contraste total avec la musique. Les Montréalais offrent alors la plus belle montée qui soit, toute en tensions avec la plus belle ouverture, le timing est parfait… D’ailleurs, le temps a nous semble-t-il suspendu son vol, jusqu’à la pluie d’applaudissement qui s’abat sur la salle. En deux heures de concert, nous avons tous vécu de réels moments de perfection.

Réclame

Undoing A Luciferian Towers, le septième album de Godspeed You! Black Emperor, est paru chez Constellation Records / Differ-Ant


Remerciements : Marion [Differ-Ant]

Catégorie : A la une, Concerts
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