Entretien avec LVL UP

Au festival South By Southwest d’Austin, Le Transistor a découvert en live LVL UP, quatuor d’alt. rock new-yorkais très influencé par la scène indé 90s. Ca tombe bien, pour leur troisième album Return To Love, le groupe se lance pour la première fois dans une tournée européenne. Avant le Primavera Sound festival, ils étaient de passage à Paris pour un concert à la Mécanique Ondulatoire. Nous avons donc rencontré Mike Caridi, Dave Benton, Nick Corbo et Greg Ruthkin.

LVL UP

Les membres de LVL UP sont très contents de démarrer cette tournée européenne.
Nick : Le fait de venir en Europe nous donne un coup de jeune. Parce que pour nous c’est nouveau.
Dave : C’est cool de voir des gens excités à l’idée de nous voir.
Greg : On a à faire à des gens très excités. La dernière fois, un mec s’est rétamé sur la scène. Au milieu du concert, il est monté sur scène pour nous parler. Quand il est reparti, il nous a lancé : “on se revoit à Primavera”. (rires) !”

Pour leur troisième album Return To Love, LVL UP a pour la première fois enregistré en studio.
Dave : C’était la première fois qu’on se consacrait à l’enregistrement, genre deux semaines d’affilée, au lieu de le faire le week-end, quand on a un peu de temps.
Nick : On a tout bloqué pour pouvoir passer autant de temps possible en studio. Auparavant on n’avait pas le luxe de pouvoir le faire, parce qu’on a tous un boulot.
Greg : Même des petits boulots par-ci par-là.”
Ce nouveau confort, ils le doivent en partie à leur signature avec Sub Pop.
Nick : C’était très cool d’aller en studio. On se sent comme un enfant dans un magasin de bonbons.
Greg : On a même pu faire venir un pote, Mike Ditrio, pendant un mois pour le mixage.
Mike : Sans ça, je pense pas qu’on aurait pu travailler avec lui, parce qu’il vit sur la côte ouest. On aurait pas pu le faire venir. Pour l’album précédent, Hoodwink’d, on a fait les prises nous-mêmes, et on l’a fait venir pour le mixage mais aussi nettoyer les pistes.
Nick : Il a fait ce qu’il pouvait avec ce qu’on lui avait donné. C’est pas de sa faute si cet album sonne si mauvais.”

LVL UP ne sont en effet pas satisfaits de leur deuxième album Hoodwink’d.
Nick : J’ai l’impression qu’on s’est un peu pressés.
Greg : Le premier était comme un heureux accident, puisqu’à la base on s’est réunis pour faire l’album solo de Nick.
Nick : Et le deuxième, on a eu pas mal de soucis : on a dû effacer certaines prises plusieurs fois. On sentait que ça fonctionnait pas. On a fini avec quelque chose qui collait, mais le son était mauvais.
Greg : A l’époque, on enregistrait beaucoup de chose chez nous. Parce qu’en fait, on travaille quand on le peut, et c’est quand on commence à jouer que les voisins frappent à la porte !
Dave : En plus, on l’a mixé en deux jours. Impossible de prendre de la distance ! Et quand je l’ai réécouté un mois plus tard, je me suis dit que je l’aimais pas. Il a été fait dans la précipitation, alors qu’on a eu accès à tellement plus pour Return to Love.”

C’est pour ces raisons que LVL UP avait envie de signer avec un label.
Nick : On avait prévu de faire ce troisième album, peu importe la situation. On avait commencé à l’enregistrer nous-mêmes et on a envoyé ces démos à Sub Pop.
Mike : On n’allait pas arrêter non plus, mais on voulait que la situation évolue. En gros, ça n’aurait pas eu un impact négatif, mais je vois pas comment on aurait pu faire, j’avoue. On avait pas les fonds pour le faire bien, donc le résultat aurait été assez décourageant.
Greg : Je pense qu’au bout du compte, ça aurait mis en danger le groupe. Mais c’était pas aussi dramatique que ce qu’on a pu lire dans certains articles.”

Pourtant, LVL UP a son propre label, Double Double Whammy.
Greg : Ca a fait partie de la discussion justement, à savoir d’où venait cette sensation de frustration, et c’était sûrement à cause de la surcharge de travail avec le label. Quand on sortait nos albums, certains devaient travailler du côté compositeur et du côté promo, booking. Sans compter le boulot pour les autres groupes du label. Ca faisait beaucoup à prendre en compte, ça plus les tournées….
Mike : En tournée, c’est pas plus compliqué, il suffit de se connecter au wi-fi pour consulter les emails, c’est juste qu’on se sent toujours en stress (rires) ! En vrai, j’aime bien m’occuper du label, limite je préfère ça au travail dans le groupe. Désolé. C’est plutôt que je me sens motivé parce que j’attache beaucoup d’importance aux groupes qu’on produit. On sort pas beaucoup d’albums, seulement ceux que j’ai envie de faire, dans lesquels je me sens de mettre de l’énergie, donc je suis toujours excité à l’idée de ces albums.
Greg : Non mais en plus, tu assurait genre 60% du boulot de manager !
Mike : Oui, j’ai l’impression que j’ai pris de la distance par rapport à ça, pour pouvoir me concentrer sur le travail de label. Et chacun récupère un peu de ma part, dans le groupe. Donc ça fonctionne, puisque c’est équilibré.”

Avant d’entamer ce troisième album, Return To Love, certains ont entrepris un projet créatif.
Nick : Avec Mike on a fait une chanson par jour sur le mois mai. Je n’avais jamais rien fait de semblable auparavant. D’habitude, je prends mon temps pour composer, donc l’exercice me faisait un peu peur. Je sais qu’il y a certains jours où j’ai choisi la facilité, ou des trucs pour rigoler. Mais à d’autres moments, je me suis dit que c’était une opportunité pour tester des idées. Et certaines chansons ont fini sur l’album, dont ‘Naked in the River with the Creator, ce qui est cool.
Mike : Pour ma part, je n’étais pas particulièrement en train d’écrire pour ce groupe. J’essayais d’écrire d’une manière différente, et toutes ces chansons je les aime donc je les ai sorties sous un autre nom. En plus il n’y a aucune pression : quand j’essaie d’écrire une chanson pour ce groupe, je me dis qu’il faut que je fasse mieux que la dernière fois. Mais pour ce projet, je pouvais faire ce qui me passait par la tête.”

Car une des originalité de LVL UP, c’est que les 3 guitaristes sont tous compositeurs.
Nick : Je ne crois pas que ça crée une compétition entre nous.
Dave : Au contraire, on essaie d’être assez égalitaire. On a eu un précédent, donc on a plutôt tendance à veiller à ce que tout le monde contribue de manière équitable, afin de garder une diversité. Et c’est là que la pression intervient : il faut écrire plus de chansons. Pour avoir plus d’options. Ensuite on en discute.
Mike : Quand l’un d’entre nous apporte une chanson, sans être trop sûr de lui, on peut en parler et décider ensemble de si on l’utilise ou pas. Et il n’y a aucune rancoeurs. Perso, j’aime jouer leurs chansons presque plus que les miennes.
Nick : Une des choses dont on a parlé pour pouvoir avancer, ce serait d’être un peu plus collaboratif. Genre si j’ai une musique pour laquelle j’arrive pas à trouver de chant, je peux demander si ça inspire les autres. Je pense que ce serait intéressant, parce qu’on est 3 compositeurs, et on pourrait peut-être tirer avantage de cette particularité. Ou juste pour voir ce que ça donne.
Mike : C’est arrivé genre une fois ou deux seulement, qu’on assemble des chansons, et je trouve que ça a plutôt bien marché.”

Réclame

Return to Love, le troisième album de LVL UP, est paru chez Sub Pop / PIAS
LVL UP sera en concert au Primavera Sound festival et au Greenman festival


Remerciements : Quentin [PiAS]

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