Papier Tigre et Sheik Anorak au Centre FGO-Barbara

Après un report pour des raisons de santé à l’automne dernier, Papier Tigre était au FGO-Barbara pour renouer avec leurs fans parisiens et leurs potes fidèles. Suite à l’exceptionnelle expérience avec la Colonie de Vacances à la Nouvelle Vague pour la Route du Rock, Le Transistor a souhaité voir de quoi il retournait en live sur leur propre projet. En première partie, les Nantais avaient invité Franck Gaffer, alias Sheik Anorak, qui les avait dépanné sur leur toute première tournée, il y a environ 10 ans !

Sheik Anorak

En voyant ce musicien seul derrière sa batterie, on ne peut s’empêcher de penser à Usé, qui avait fait la première partie de la Colonie de Vacances à la Route du Rock justement. Sauf que mis à part que ce sont tous deux des hommes orchestre, Sheik Anorak et Usé n’ont finalement que peu en commun.

Après un premier morceau très calé, à tendance Kraftwerk-ienne, Franck Gaffer se détend un peu. Sur une boucle electro, il agite ses baguettes, et commence à se chauffer au chant, mais c’est quand il rajoute la guitare que le public se laisse prendre. Le musicien est conscient que ses intros sont un peu longues, car son parti pris est de ne rien pré-enregistrer « Quite à se planter autant mettre toutes les chances de son côté », plaisante-t-il, et invite à papoter avec son voisin ou aller se chercher un verre au bar. Mais contre toute attente, Sheik Anorak crée bel et bien une boucle enivrante, aux tonalités étonnamment positives.

Finalement on reste suspendu à ses arpèges de guitare comme à ses breaks de batterie, une belle surprise !

Papier Tigre

Papier Tigre entre plus directement dans le vif du sujet, et s’élance en équilibre entre une envie de se briser la voix sur leur rock expressif et une envie de faire danser la foule sur des percus exotiques. Et au final, le groupe n’opte jamais pour aucune des deux options. Parfois le riff reste mélodique, comme sur ‘Heebie Jeebies’, mais les morceaux partent toujours dans plusieurs directions, pour créer des méandres.

Au centre, Pierre-Antoine Parois à la batterie s’agite avec de larges gestes, comme désarticulé. On ne sait s’il souhaite caresser ses fûts ou les détruire. Les guitares semblent autour de lui pour tenter de l’apaiser, jusqu’à ce que Papier Tigre fasse une embardée, sans prévenir, pour changer de rythme. Mais il plane comme une retenue, aussi le public les encourage à se lâcher. La puissance est là, mais l’intensité a du mal à s’installer, et ne réussit pas à nous emmener dans leurs compositions.

Avec des morceaux à plusieurs vitesses, les moments de bravoure ne durent pas assez longtemps pour convaincre. Cette aliénation pourtant réussie sur album, ce soir ne prend pas. Pour le final, où les guitares se font maltraiter sur la ride, c’est surtout l’enthousiasme du public qui emporte le morceau. Et pour le rappel, la batterie devient littéralement vertigineuse, complètement déchaînée, mais les headbang restent sur scène.

Réclame

​The Screw​, le dernier album de Papier Tigre, est paru chez Murailles Music.
Let’s just bullshit our way through, le dernier album de Sheik Anorak, est paru chez Gaffer Records.


Remerciements : Julie Bataille

Catégorie : Concerts
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