Eurocks 2016 – dimanche

Pour cette dernière journée de festival aux Eurockéennes de Belfort, les artistes semblent se diviser en deux catégories : les guitares cools comme Courtney Barnett, Mac DeMarco et Kurt Vile and The Violators, et les guitares (très) saturées comme ZZ Top, Frank Carter and The Rattlesnakes et The Kills. Quant à Tame Impala et Ratatat, ils balancent entre les deux sans réussir à choisir entre sieste ou tout donner sur la dernière ligne droite. En tout cas, la programmation est belle, il fait beau… on aura pas le temps de chômer.

Frank Carter and The Rattlesnakes

Ce dimanche commence presque violemment sur la Grande scène. Les titres plus ou moins punk s’enchaînent et le public en profite pour pogoter. Frank Carter fait limite flipper tant il semble furieux voire possédé. Néanmoins romantique, il dédicace un titre à sa femme avant de partir slamer et marcher sur la foule qui semblait n’attendre que ça. Malgré cette mise en scène, ce punk-rock à de forts relents pop.

Courtney Barnett

La scène de La Plage semble le meilleur endroit pour chiller et boire des coups au son du rock un peu lazy et toujours positif de l’Australienne. Le chant et l’attitude décontractés de Courtney Barnett font de suite leur effet, et l’interaction avec le public venu en nombre est totale. Quelques titres plutôt doux comme ‘Avant Gardener‘ sont délicieux, mais la guitariste mise sur des valeurs sûres pour faire sautiller l’assistance : ‘Pedestrian at Best‘, ‘Elevator Operator‘, avec en final ‘Nobody really cares if you don’t go to the party‘ ou le trio parfait pour faire danser sous le soleil les pieds pratiquement dans l’eau.
Lire le live report de Courtney Barnett à la Gaîté Lyrique

Kurt Vile and The Violators

Il n’y a pas foule devant la petite scène Club Loggia, et Kurt Vile n’est pas du genre expert en relations publiques, surtout avec le regard camouflé derrière sa longue tignasse. L’ambiance n’est pas folle mais le songwriter se montre suffisamment envoûtant pour retenir l’attention, surtout sur le superbe ‘Pretty Pimpin‘ et son arpège de guitare entêtant. On a finalement été happé par ses ballades folk-rock, en cet après-midi sous le signe du cool.

Mac DeMarco

Toujours à l’arrache, Mac DeMarco et son groupe font leur balance juste avant le concert. Le chanteur souhaite que le public se sente chez soi, et pour l’ambiance, son équipe technique et ses potes boivent des coups assis à une table sur la scène. Mac DeMarco invitera même plus tard des membres du public à se joindre à eux, avec en prime Courtney Barnett !

Les titres les plus cools comme ‘Salad Days‘ ou ‘Ode to Viceroy‘ sont la bande-son parfaite de ce gentil foutoir. Pour le final de ce set assez bordélique, tout ce beau monde se met à danser sur scène, et s’élancent pour quelques slams : Courtney Barnett et Mac DeMarco themselves s’en donnent à coeur joie ! Avec une bouée autour du cou, le chanteur va jusqu’à offrir ses chaussettes au public qui le porte en triomphe. Désopilant.

The Kills

Rock et glamour se sont donné rendez-vous sur la scène Greenroom, archi comble malgré le match de l’euro France-Islande, que l’on peut voir sur quelques écrans du festival. L’arrivée du duo Jamie Hince et Alison Mosshart est toujours un événement, d’autant que cette dernière – actuellement blonde platine – est on ne peut plus féline et tape direct des poses de guerrière enragée. Elle contrebalance un Jamie tout en retenue, mais qui assène ses riffs de guitare crados et sourds.

Contrairement à leurs débuts complètement duellistes, ils sont désormais épaulés par d’efficaces batteur et bassiste. Le public est à fond et tente même des slams. Après une intro sur les jouissifs anciens singles ‘No Wow‘ et ‘URA Fever‘, le dernier album Ash & Ice paru en juin dernier est un peu fade. Dommage.

Tame Impala

La grande scène archi comble, et dès le début du set, sur ‘Let It Happen‘, un des plus jolis titres du dernier album, Currents, c’est l’explosion de cotillons. C’est joyeux, et efficace comme un final, sauf qu’il reste encore une heure de concert, avec parfois des moments un peux trop doux et répétitifs où tout le monde lâche un peu prise.

D’autant plus que sur scène, il ne se passe pas grand-chose : les musiciens jouent dans la pénombre, leur univers étant surtout accompagné de multiples effets vocaux et visuels sur lesquelles s’agitent des formes psychédéliques. Heureusement, le son de guitares plus lourd du fameux ‘Elephant‘ ravive l’ambiance. Il faudrait cependant davantage de titres du genre pour le live.

ZZ Top

C’est toujours l’événement quand les papys barbus du blues-rock sont programmés : la grande scène est forcément comble et exulte à l’arrivée des trois texans, anachronismes sympas de ce festival au public très jeune. Conscients de leur sex appeal, les ZZ Top débarquent accompagnés par une pin-up brandissant un drapeau français (suite au match de l’Euro gagné par la France). Le public ainsi acquis, ils peuvent déballer leur arsenal de tubes boogie.

Les deux leader se lancent derechef dans ces gestes synchronisés qui font leur réputation, et leur photogénie. Arrivent vite les morceaux mythiques comme ‘Gimme All Your Lovin‘, ‘Rough Boy‘, et le fameux ‘Foxy Lady‘ d’Hendrix. D’autres titres sonnent en comparaison plutôt rébarbatifs, même si Billy Gibbons en joue avec sa guitare carrée en mouton rose. Sur ‘La Grange‘ en rappel, il nous gratifie d’un solo à rallonge : riff mythique et solo mythique qui fait quand même son petit effet…

Ratatat

Un autre genre de guitar-heros joue quasiment en même temps que les ZZ Top, mais sur des sonorités plus électroniques et fuzz. Le duo new-yorkais Ratatat clôture donc le festival sur la scène de La Plage – et malgré la concurrence, il y a foule. Dans l’obscurité, ils se lancent dans un set assez tripant et atmosphérique, avec des poses à foison ! Les classieux ‘Loud Pipes‘, ‘Cream on Chrome‘, puis ‘Wildcat‘ sur la fin – hyper attendus – ont été bien entendu ovationnés.

Conclusion

Nos Eurocks avaient mal commencé, logistiquement parlant, mais elles finissent plutôt bien, grâce au soleil, au site vraiment superbe, et à la programmation séduisante et variée.
Restera l’année prochaine à essayer d’agrandir le site ou réduire un peu la jauge, car on est plutôt à l’étroit. Et surtout, durant ces trois jours, on n’avait jamais vu autant d’ambulances faire des allers et venues entre un festival et l’hôpital…


Remerciements : Marion [Ephélide]

Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : , , , , , , , ,
Evenement(s) :
Ville(s) :

Et toi t'en penses quoi ?