Peaches à La Cigale

Peaches est de retour avec Rub, un sixième album, à la fois un peu plus sérieux – du moins en termes de production – et encore plus dansant. Néanmoins, c’est sur scène que le projet prend tout son sens, ses prestations étant toujours hallucinantes. Il y a près de quatre ans, elle arborait fièrement des godemichets ceintures fluo, à se demander ce qu’elle était capable de s’enfiler pour sa nouvelle tournée. Une chose est sûre, on est rarement déçu, et c’est une fois de plus le cas à La Cigale.

Peaches entre en scène vêtue d’un petit top aux couleurs vives, et au style… utérin : avec d’imposantes trompes de Fallope en guise d’épaulettes. La Canadienne entonne un de ses titres du moment, dénommé comme l’album, ‘Rub‘. Les dents serrées, elle affiche déjà une tête d’énervée et prend des poses arrogantes, fantasques et lascives. Sur ‘Vaginoplasty‘, deux danseurs en incroyables costumes “pussy” déboulent sous les hourras d’un public (majoritairement queer) en folie.

Dans la fosse, ça sautille tellement que le plancher de La Cigale rebondit. On en a l’habitude, mais pas dès la dixième minute, si bien qu’on en a presque le mal de mer. D’autant plus que Peaches enchaîne avec le fameux ‘Talk To Me‘, tube du précédent album I Feel Cream. Puis elle court en fond de scène pour manipuler ses platines et gérer seule les transitions entre ses titres, tous électroniques : fini le temps où elle s’accordait quelques riffs de guitare.

Le défilé de mode continue : les danseurs se sont cette fois mués en licornes affublées d’un slip, tandis que Peaches a revêtu une fourrure digne du yéti. Qu’elle jette bientôt pour dévoiler un body avec des mains cousues qui ont l’air de la caresser… C’est alors qu’elle enchaîne ‘Close Up‘ (chanté sur le disque avec Kim Gordon) avec ‘Pickles‘, deux des nouveaux titres phares, dans son fameux style électro-clash minimaliste et bien criard. La chanteuse headbang, le pantalon aux chevilles, en faisant tourner son énorme collier, le temps de faire monter la sauce en attendant l’heure du striptease.

Peaches profite de ‘I Feel Cream‘, pour faire le tour de la fosse sur le public puis revient mixer le titre suivant accroupie en fond de scène. La meuf au four et au moulin, ça fait un peu concert à l’arrache, mais clairement, on s’en fout. C’est surtout une artiste qui, mine de rien, maîtrise tout. Après s’être foutue en string violet pour faire sa gym sur l’ancien ‘Boys Wanna Be Her‘, une espèce de bâche transparente se gonfle sur scène et se déploie sur toute la fosse.

Et Peaches de s’engoufrer dans cette capote géante pour rebondir sur la foule, et entonner le pamphlet anti-misogynie ‘Dick in the Air‘. L’hallucination est totale ! Pour fêter ce succès, pendant que la foule scande ‘Fuck the Pain Away‘, elle ouvre deux bouteilles de champagne que boivent ses deux acolytes, désormais en body-string.

La performeuse sort de scène avec une valise (?!) puis entame son rappel nibards à l’air. Lumières tamisées, le très dancefloor ‘Light in Places‘ déclenche l’hystérie dès les premières notes. Elle termine vêtue d’énormes poils roses sur ‘I Mean Something‘ sur lequel le public en transe reprend les ‘houhou’ du refrain. Avec Peaches, on pensait avoir déjà tout vu, on avait tout faux !

Réclame

Rub, le sixième album de Peaches, est paru chez K&B.
Peaches sera en concert le 4 mai à Lyon.


Remerciements : Melissa

Catégorie : A la une, Concerts
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