Hellfest 2015 : vendredi

Clisson, charmante bourgade du sud-est de Nantes, vous accueille pour visiter son château, son centre historique, ses ruelles centenaires… et dans ses champs : son Hellfest. Depuis dix ans, ce village devient, trois jours durant, le centre du monde du rock surpuissant. Mais le Hellfest, c’est davantage que du hard-rock, du death, du metal… Nous, plutôt novices en la matière, irons de surprises en surprises : les groupes sont incroyables, les festivaliers y sont à la fois fous et adorables, la déco est soignée, et on aura même droit au feu d’artifice des dix ans.

La faune est bigarrée : par-dessus leurs tatouages, les fans portant leurs plus beaux t-shirts Motörhead, Slash, Sodom, Trypticon ou Slipknot deviennent alors légions. Mais c’était sans compter sur l’humour du métalleux ; car au Hellfest, certains arborent fièrement des t-shirts à l’effigie de Justin Bieber, Mon Petit Poney, David Guetta

Le site lui-même est digne de Mad Max, avec stands en fer hyper élaborés, du haut desquels des lance-flammes crachent des boules de feu à vingt mètres de haut dès la nuit tombée.

Premier jour, on traîne sur plusieurs scènes pour s’imprégner petit à petit de gros son.

En début d’après-midi sur les deux scènes principales, on tâte le rock californien de We Are Harlot qui ne nous transcende pas vraiment ; en groupes ricains on préfère Armored Saint et Godsmack, moins gentillets avec de grosses performances vocales de leurs leaders et des solos de guitar-hero à l’ancienne. La formation trash allemande Sodom fait ensuite le plein de fans de la première heure, mais on va préférer fureter sur la scène Valley, qui rassemble les groupes un peu plus stoner, noise, grunge, voire blues.

Truckfighters


Truckfighters, Orchid, High on Fire et Mastodon nous ont fait très fortes impressions avec des live dantesques, efficaces, sans déco à la con, avec des gratteux complètement tarés qui sautent partout durant des solos transcendants (mention spéciale à celui de Truckfighters). Le soir, on verra même jouer Wovenhand, sans doute le groupe le plus ‘doux’ du festival. Mais leur country-folk légèrement poisseuse et noisy avait bien sa place au Hellfest car la scène Valley était remplie, pour un beau moment dans la pénombre, quasi intimiste.

Orchid

High on Fire

Mastodon


Wovenhand

Cradle of Filth


Sur les scènes Temple et Altar sont regroupées les formations les plus death ou black. On jette un œil à certains groupes impressionnants surtout de par leurs maquillages, leurs costumes, leurs chevelures facilitant le headbang, et la voix hurlante de leurs chanteurs ; comme Enthroned, Melechesh, Skyforger, Children of Bodom, Dying Fetus (et les cris sourds et brutaux de son chanteur), les Japonais de Envy, les fameux Suédois Meshuggah (sans doute les plus impressionnants techniciens ici) et surtout Cradle of Filth. Les Anglais font juste flipper par leur cérémonie quasi sataniste avec un chanteur aux yeux de loup enragé qui hurle devant des squelettes crucifiés à travers une fumée rougeoyante.

Enthroned


Skyforger

Quant aux têtes d’affiches…

Billy Idol

Vers 17h, la mainstage 1 est blindée, surtout de quadras/quinquas, pour accueillir Billy Idol, qui après huit ans d’absence vient de sortir un nouvel album Kings & Queens of the Underground. Mais la star peroxydée et ses musiciens sur-lookés ont beau se démener, jouer à fond les guitar-heros, ressortir les tubes des 80’s comme ‘Dancing with myself’, on a du mal à entrer dans leur jeu, même au second degré.

Alice Cooper

Chez les anciens, on préfère largement l’énorme show d’Alice Cooper qui passait à 21h sur la même scène. Chaque titre est subtilement mis en scène : perpétuels changements de costumes complètement fous, accessoires dingues comme cette potence où il sera pendu (il se baladera sur scène avec sa fausse tête à la main !), une guitar-heroïne blonde sexy qui met le feu, un final en apothéose sur les énormes ‘Poison’, et ‘School’s out’ en medley avec ‘Another brick in the wall’ des Pink Floyd

Motörhead

Autre dinosaure hyper attendu : Lemmy et son groupe Motörhead, qui jouait à 19h. La foule était compacte jusqu’au fond de la Mainstage ; impossible de se frayer un chemin, comme si les 50000 festivaliers étaient tous venus. Venus pour un dernier hommage ? Car à 70 ans, Lemmy a de plus en plus de mal à se mouvoir, et quand il n’est pas affairé sur sa célèbre basse Rickenbacker customisée, ses mains tremblent énormément, comme en attestent un peu trop les écrans géants. Détail anachronique : le rocker joue avec une bouteille de San Pellegrino accrochée à son pied de micro. Mais la patate du groupe est toujours là, et entendre un gros ‘Ace of Spades’ à la fin est jouissif.

Dead Kennedys


Les un peu moins anciens Dead Kennedys et Slipknot jouaient en même temps sur deux scènes opposées pour clôturer la soirée. Deux styles s’affrontent : punk et neo-metal ; on a donc décidé de voir la moitié de chaque concert.
Les Dead Kennedys jouent sur la petite scène qui accueille les groupes plutôt punk-hardcore, tout au fond du site. Leur chanteur n’est plus celui d’origine mais sa présence sur scène est telle, qu’on en reste scotché ! Tandis que le bassiste, membre fondateur, arbore un fier look de vieux PDG en mode sortie de bureau. Ca dénote mais ça envoie !

Et finalement, finir par Slipknot s’est avéré plutôt banal tant on savait ce qu’on allait voir. Mais il fallait vraiment passer par la mainstage 2 pour admirer les masques dégueulasses des métalleux américains, leurs combis colorées, et surtout leurs batteries qui s’élèvent et tournent dans les airs…

A 2h du matin, les concerts sont déjà terminés, on peut enfin aller se reposer pour ne pas être trop défoncés quand les hostilités reprendront demain matin.


Remerciements : Roger [Hellfest]

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