A Place To Bury Strangers au Divan du Monde

Le groupe de noise A Place To Bury Strangers était de passage par Le Divan du Monde pour présenter son quatrième album Transfixiation. Le public était venu en masse pour se prendre en pleine gueule les déflagrations sonores et autres ambiances obscures et noisy du trio new-yorkais. La soirée débutait par le duo néerlandais Zzz aux faces burinées plutôt charismatiques.

Zzz

De sa voix rocailleuse noyée dans une profonde reverb, le chanteur martèle la caisse claire d’une batterie minimaliste. Les claviers sonnent le vieil analogique criard, l’orgue farfisa et le bruit blanc genre mur du son. Le set est très brut, très dense, sur des bpm plutôt rapides et un pied de caisse presque dansant. Notamment sur le morceau ‘Juggernauts’, basé sur une simple boucle très atmosphérique qui met le public en transe grâce à ses synthés acides épileptiques ou sous forme de nappes crasseuses. Le final, dans la pénombre, est apocalyptique avec un chant tendant vers des cris rauques voire des grognements, et des pauvres synthés que le claviériste envoie bringuebaler sur scène. Péchu, sale et presque méchant.
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A Place To Bury Strangers

Les lumières s’éteignent. Une épaisse fumée et des effets stroboscopiques envahissent la scène. L’intro en mode mur du son finir de planter le décor : on est prêt pour l’épilepsie visuelle sous déluge sonore. Les nouveaux titre ‘We’ve Come So Far’, ‘Straight’, ‘I Will Die’ ou ‘Fill the Void’ donnent un registre fou-furieux, tandis que ‘Deeper’ est plus sombre et lancinant.

Sur ‘Drill It Up’, extrait de leur EP Unward to the Wall, le bassiste Dion Lunadon chante, et même hurle… dans le brouillard le plus total. Visuellement c’est assez impressionnant, la fumée contribuant à plonger la salle dans les ténèbres. On entrevoit le leader-guitariste Oliver Ackerman s’échiner sur sa pauvre Fender Jaguar à moitié explosée, et même en déformer les tonalités en jouant avec ses mécaniques. Lunadon ira même jusqu’à faire voler sa basse à travers la scène pour en prendre une autre, tout aussi destroy…

Le brouillard ne se dissipe jamais, les voix sont hyper réverbérées, les riffs déglingués, les transitions hyper noisy et des bruits blancs cradissimes – le tout nécessitant de bonnes protections acoustiques. Malgré tout, le public paraît studieux, même si heureux de retrouver ‘So Far Away’ du même EP paru en 2012.

S’enchaînent des moments encore plus noisy avec roulements de batterie, jusqu’à ce que le mur dévastateur s’arrête brutalement pour conclure le set. Tandis que le public exulte, les trois musiciens fendent la foule pour se retrouver devant la régie, où une boite à rythmes et des lights type lasers avaient été judicieusement disposées. Le final est donc électro, avec des tendances indus voire tribales, sur un beat très sévère. Pour essayer d’apercevoir le groupe englouti par le public, quelques spectateurs montent sur scène. Le son s’arrête une fois de plus tout net, et les New-Yorkais s’engouffrent dans les loges.

Difficile de distinguer grand-chose durant ce live – relativement court. De plus, il nous aura manqué les titres les plus emblématiques du précédent Worship. Mais cette atmosphère dark était effectivement propice à du gros shoegaze déflagrateur.
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Remerciements : Agnieszka [Secretly group]

Catégorie : Concerts
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