Kurt Cobain : Montage of Heck

Comment aborder la rock star la plus emblématique du l’histoire de la musique, icône générationelle symbolique presque plus qu’artistique ? Comment parler de Kurt Cobain alors que tout a été dit depuis sa mort il y a 20 ans ? C’est sans doute la question que s’est posée Brett Morgen (qui avait signé le très joli The Kid Stays In The Picture sur Robert Evens) en abordant ce documentaire. L’axe majeur est finalement simpliste et banal : parler de Kurt Cobain, l’homme torturé en évitant autant que possible Kurt Cobain, le leader de Nirvana.

Pendant plus de deux heures, le film enchaîne des footages, pour la plupart inédits, triés par ordre chronologique. Commentés par les parents, la belle-mère et la première petite amie de Kurt, ils montrent un enfant turbulent, puis un adolescent malheureux en marge de sa propre vie qui ne supporte pas l’humiliation. Parfois un peu contemplatif et perdu dans l’amas de contenus auquel Morgen a eu accès, le documentaire se colle au plus près de Cobain, mettant en scène ses cahiers d’écritures et ses dessins pour plonger le spectateur au plus profond du mal-être du chanteur. Rarement un film musical aura été autant dans l’intimité d’un artiste permettant de décrypter chacune des périodes de sa vie. Se sentant exclu de sa famille, il s’isole dans la musique. Quand Nirvana s’écroule, il a fait un enfant à Courtney Love. Morgen suppute même à demi mot que Cobain se serait suicidé parce qu’il n’avait plus confiance en sa femme.

C’est d’ailleurs l’ombre de Courtney Love qui rode sur ce film même si le réalisateur et les producteurs insistent sur l’initiative de Frances (la fille de Kurt) dans le projet. La mise à l’écart totale de Dave Grohl et la durée des footages intimistes entre Kurt, Courtney et Frances nus dans leur maison ne laissent aucun doute sur la main mise de la chanteuse de Hole.

Il en ressort cependant un film exceptionnellement tendre qui romance la vie de Cobain en l’humanisant autant que possible. Les fans de Nirvana trouveront sans doute que le groupe s’efface un peu trop devant son leader, bien que la musique, qui fait la part belles aux covers (à noter la présence aux crédits musicaux du Smell Like Teen Spirit de Scala), sublime bien souvent les images. On se demandera simplement si Cobain, qui explique pendant deux heures de film qu’il déteste la médiatisation, aurait cautionné de voir les documents les plus intimes de sa vie exposés sur grand écran. Mais après tout, maintenant qu’ils sont là, pourquoi s’en priver ?

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Réclame

Séance unique le 4 mai 2015 à 20H00 dans 107 cinémas.




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