Toro Y Moi au Trabendo

Jésus et ses rois mages avaient eu Sheila pour le lancement de leur carrière (à vérifier), DumDum fait mieux en conviant Toro Y Moi pour le baptême groovy de leur plateforme dumdum.fr au Trabendo.

De Chaz Bundick on connaissait les complaintes de fausset étalées depuis 2009 sur Causers of This puis Underneath the Pine, des copies sans faille rendues par un très bon élève de l’électro funky, un adepte des expérimentations cool pour chien articulé de planche arrière de pick-up californien.

Venu défendre son dernier album, Anything in Return, sorti le jour même, il aura surtout réussi à faire la preuve de ses qualités d’enchanteur minimaliste en livrant une performance sobre mais efficace, sexuée et enveloppante.

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Dès l’ouverture avec ‘Rose Quartz’, l’ambiance se pose et la sauce prend : tout est parfaitement calibré : la voix est maitrisée et le quartette fournit un son plus brut qu’en studio, plus organique, plus dense.
Là où les albums passent pour des playlist idéales de matins au lit avec rayon de soleil à travers les rideaux, les morceaux live prennent une corpulence de musique à partager, à groover gentiment du mollet entre amis dans un début de soirée sur fond de soleil crépusculaire et de piscine tiède.

Est-ce le clip très chic de ‘So Many Details’ qui convoque des images de private pool party dans un LA des seventies ? Ou simplement un travail d’orfèvre qui prend corps et permet à chaque ligne d’instrument d’attiser les sens ?

Au centre de la scène, encadré par ses synthés, Chaz gère sa barque comme un chef d’orchestre qui aurait pris la place du premier violon et de tous ses solistes. Concentré mais pas autiste, il a l’air de prendre du plaisir et d’avoir envie d’en donner. Ses compagnons ne sont pas en reste niveau lauriers, chacun à sa place pour recréer les textures et les effets à la perfection.

Chaque morceau prend ainsi la forme d’une odysée bien pensée, dévoilant un beat imparable et un groove chevillé au corps, comme un Air avec des tripes et une forte envie de conclure, une musique d’ambiance qui travaille l’épiderme.

Pas loquace pour un sou, Chaz laisse parler ses créations et ne rompt pas l’atmosphère lascif qui s’est installé peu à peu, venant agripper un peu plus son public à chaque chanson. Alternant nouvelles et anciennes compositions, le set est équilibré et pensé pour monter en puissance comme une symphonie à l’horizontale.

Parenthèse d’une autre époque pourtant terriblement actuelle, sa musique réhabilite un funk doucereux, construisant des ponts imaginaires entre Stevie Wonder, Prince et Jamiroquai, le tout enregistré sur K7 par un adolescent romantique qui s’éveille à ses sens et en fait des merveilles.

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Remerciements : Melissa toujours !

Catégorie : Concerts
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