FNAC Live – Morceaux choisis (suite)

La suite des aventures au FNAC Live ! On a frissonné pour Alt-J, on a découvert Mensch, on a ri avec Liz Green, on a été émus par Ewert & the Two Dragons, on s’est interrogé sur Carmen Maria Vega et Archimède et on s’est lâché sur Tryo.

Alt-J

Alt-J au FNAC Live par Nicolas Brunet

Alt-J au FNAC Live par Mauro Melis

Les quatre musiciens sont alignés, un vent se lève aussi doucement que la musique. Le piano part en tête, les instruments se rangent dans son sillon pour révéler ‘Intro’. La voix s’élance a cappella, un exercice difficile en plein air, pour ‘Interlude’ : « Don’t Let Me Drown, Don’t Breathe Alone ». Submergés, on ne voit pas l’hypnotisant ‘Tessalate’ se profiler.

La voix traînante de Joe Newman, incroyablement chargée de sensualité, est allégée par les percussions. Sur ‘Something Good’, l’envie de danser nous prend, mais imperceptiblement, comme par peur de perturber la mélodie. L’intensité se fait sentir, mais ne devient en aucun cas oppressante. On recueille ce moment comme une occasion de se retirer.

Parfois la batterie renverse la vapeur, semblant puiser sa puissance dans les Highlands d’Ecosse. De naifs lalala de ‘Fitzpleasure’ se transforment alors en incantation, et on reste bouche bée devant la multiplicité des détails et des labyrinthiques constructions. On finit sur l’obsédante ‘Breezeblocks’, sur laquelle le chant est à peine discernable et pourtant si prenant. Laissés sur le parvis, on reste ébahis que le monde reprenne son cours après ce set…

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Mensch

Mensch au FNAC Live par Nicolas Brunet

Mensch au FNAC Live par Mauro Melis

Malgré leur nom allemand, Mensch c’est deux nanas françaises qui font du rock. On les avait loupées au festival Les Femmes S’en Mêlent, mais sur le papier ça donne vraiment envie. Elles en avaient marre, en tant que femmes, de devoir s’imposer dans un groupe de rock, donc Carine Di Vita, la brune, a rejoint Vale Poher, la peroxydée, pour monter un tandem d’êtres humains.

Une basse rencontre une guitare, qui a besoin de plus à la base ? Mais les morceaux sont imposants par leur longueur, et l’attention chute devant la limitation de la ligne de basse. Il manque une batterie pour escarper ces montagnes de notes et rendre l’ascension plus commode.

Liz Green

Un groupe de folk, avec tout ce que l’Angleterre a de plus excentrique… C’est discret, mais les détails habillent le décor : le contrebassiste porte une veste de costard sur un vieux short Adidas, le saxo se prend pour un super héros avec sa cape, et la batterie ne sort jamais sans son nœud pap. En plus, ils ont chipé des pingouins colorés pour égayer la scène. Et au milieu, trône une petite rousse avec son chapeau melon.

Mais quand Liz Green commence à chanter, ça rigole plus. ‘Midnight Blues’ se clôt par un sourire des plus chaleureux et le cru de l’album est ensoleillé par son rire. On esquisse une valse lumineuse sur ‘Displacement Song’, puis Liz Green nous propose une nouvelle chanson : c’est en souvenir de son oncle qui était fan de Kylie Minogue et Tina Turner, mais pas d’inquiétude, elle en a fait un morceau de jazz. Elle mime même la trompette elle-même !

Son premier album, O Devotion, donne envie de s’arrêter pas pour prendre une photo mais pour prendre le temps, de profiter du beau temps pas pour bronzer mais pour se reposer, de danser pas parce que la musique s’y prête mais parce qu’on en a envie. Une belle révélation live.

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Ewert & the Two Dragons

Pour rester dans la magie, le FNAC Live a fait venir Ewert & the Two Dragons d’Estonie. Sur le devant de la scène, Ewert Sundja est installé à son clavier et sans autre formule de politesse, le groupe s’élance dans l’évidente ‘(In The End) There’s Only Love’. Après ‘Jolene’, la foule clappe déjà en rythme sur ‘Good Man Down’, et la voix sérieuse nous raconte, dans un ton presque country, l’histoire de cet homme au cœur brisé.

La légèreté désarçonne, le clavier se pose sur la basse comme des perles d’eau, l’innocence nous assiège. On finit sur l’arpégique ‘Road To The Hill’ (une obsession chez eux, puisque leur premier album s’intitulait The Hills Behind The Hills). C’est ces mélodies à la beauté intacte, cette simplicité, sans aucun complexe, qui laissent incrédule : oui c’est encore possible de faire de la musique jolie et sincère.

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Carmen Maria Vega

Carmen Maria Vega au FNAC Live par Nicolas Brunet

Carmen Maria Vega au FNAC Live par Mauro Melis

Carmen Maria Vega débarque la tête haute et le short court. Oui, elle a une attitude très corrida, c’est peut-être son côté Amérique Centrale qui prend le dessus. En tous cas, elle sait comment s’y prendre pour faire réagir le public : elle interpelle la foule, crie ses paroles décalées, mime Dionysos, miaule… « Ah quand même ! Il a fallu attendre quatre chansons pour avoir un ‘A Poil’ ? », s’exclame-t-elle ? C’est sympa cette complicité avec le public, on peut dire qu’elle assume entièrement son statut de femme… Mais au bout d’un moment, ses offensives deviennent fatigantes…

Archimede

Archimède au FNAC Live par Nicolas Brunet

Archimède au FNAC Live par Nicolas Brunet

Un grand mystère. Les musiques sont pas vraiment élaborées, les paroles sont pas vraiment profondes, le chant est pas très mélodique, le look est pas vraiment attirant… Que reste-t-il ? Et pourtant, y’a un côté fascinant. Comme une recherche d’un bonheur fait de petites choses, sans filtre aucun… avec des faux-semblants de Téléphone.

Tryo

Tryo au FNAC Live par Nicolas Brunet

Tryo au FNAC Live par Mauro Melis

Ce qui est bien, c’est que l’engagement musical français se réveille après les élections. C’est le rap qui s’est chargé de réveiller les populations, avec JoeyStarr ou Youssoupha. Mais tous les anciens, les Motivés se sont tus, pour réapparaître au Second Tour – donc un peu tard (on a vu en 2002 ce que ça avait donné). Certes Tryo est plus écologique que politique, mais n’a pas réellement cherché à s’intégrer à la campagne.

Moins dans la confrontation que leurs pairs, Tryo cherche à réveiller les consciences sur des sujets très vastes, du Tibet à Bolloré, ils dénoncent les drogues et la crise (c’est pas bien le chômage !). Et pourtant, c’est les ‘Désolé pour hier soir’ qui restent plus que les ‘Pomp’Afric’. Mais si au détour d’un ‘Toi et Moi’, certaines personne apprennent les conditions des homosexuels en Jamaïque, on se dit que tout n’est pas perdu… Même si composer une chanson pour Brian Williamson huit ans après son assassinat, il faut admettre qu’il y a plus risqué.

Mais rien que pour le fait qu’ils rendent hommage à Patricia Bonnetaud avec ‘Ladilafé’, ça rassure sur le fait que les artistes qu’elle a aidés ne l’ont pas oubliée… Et si, tout en faisant danser les gens sur fond de fumée verte et utopique d’un monde meilleur, ils arrivent à faire naître des vocations ici ou là, alors pourquoi pas ? Comme pour rappeler au tout un chacun que certaines personnes dévouent leur vie à ces causes, qu’elles soient musicales, environnementales ou sociales.

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Remerciements : Ophelie Surelle (FNAC)

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