Sum 41 à la Maroquinerie

Sum 41, qui devait initialement assurer le concert en juin, a du reporter la date pour cause d’accident de voiture de Stevo, le batteur, l’empêchant de prendre l’avion. Chose promise, chose due, et même si leur date du 7 novembre à l’Elysée Montmartre est déjà complète, ils étaient à la Maroquinerie dès début septembre. Le groupe vient de finir l’enregistrement du successeur à Underclass Hero, Screaming Bloody Murder, à paraître en février 2011. Pourtant, ils ne présenteront pas leurs nouvelles compositions : pour ce concert à la Maroquinerie, ils semblaient plutôt avoir envie de renouer avec le public.

Si les Canadiens sont souvent apparentés à la scène californienne, leurs influences sont beaucoup plus métal qu’il n’y parait. La comparaison vient surtout du fait qu’ils sont apparus avec ‘Fat Lip’ et ‘In Too Deep’, tirés de leur deuxième album All Killer, No Filler, sur la bande son d’American Pie 2, tremplin non négligeable pour tout combo de pop punk.

En même temps, un des problèmes de Sum 41, c’est qu’ils ont souvent oscillé entre le punk-rock et le métal, empruntant des sons à toutes les scènes alentours. Ainsi, ‘The Hell Song’ a des faux airs de ‘How You Remind Me’ de Nickelback, ‘We’re All To Blame’, qui alterne métal furieux et mélodie calme, suit le même schéma que la plupart des chansons de System Of A Down, ‘Welcome to Hell’ ressemble tout bonnement à du Offspring, ‘Walking Disaster’ sonne très Blink 182 et ‘Underclass Hero’ pourrait passer pour du Green Day.

Il est possible que dans la multitude de groupes du même genre, ils n’aient pas réussi à trouver leur place. Ou qu’à hésiter entre les styles, ils n’arrivent pas à imposer leur son. Sum 41 respectent les codes du punk de par leur refus de toute autorité ou de l’ordre établi, flagrant dans les paroles, remontées contre l’establishment. Cela dit, ils ne renient pas leurs influences métal : les solos de guitare dépassent clairement le style minimaliste à trois accords du skate-punk. Ils les assument même en faisant patienter la foule sur AC/DC, flirtent avec le troisième degré en parodiant Iron Maiden sur ‘Pain For Pleasure’, ou en reprenant le refrain de ‘Master of Puppets’ de Metallica. Leur reprise de ‘Paint It Black’ sera juste un plaisir accordé à Tom Thacker, nouveau guitariste de la formation depuis que Dave Baksh a monté son propre groupe Brown Brigade.

Cependant, à mille lieues des considérations stylistiques, leur son fait le bonheur de la foule. Cette ferveur, qui pourrait être expliquée par le fait que toutes ces influences puissent être réunies en un seul set, tient aussi à la bonne humeur qui se dégage des musiciens. Deryck est très chaleureux et échange constamment avec son public. Peu de groupes qui ont atteint le top des charts permettent encore aux slameurs de prendre leur élan de la scène…

Chaque chanson est reprise par cœur par des fans plus que fidèles au fil des années, suivant les changements d’orientation musicales du groupe sans se lasser. Cette setlist sans trop de surprises avait des airs de tournée pour promouvoir une compilation. Elle permettait de réviser les classiques de leur discographie, sûrement pour pouvoir raffermir des liens avec les fans et ainsi mieux revenir en début d’année prochaine avec un nouvel album. Ou alors réservent-ils ‘Skumfuk’, leur nouvelle chanson qui a leaké en juillet dernier, pour leur date à l’Elysée Montmartre ?

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Setlist : The Hell Song / We’re All To Blame / Walking Disaster / Direction / In Too Deep / Motivation / KOC / Underclass Hero / Over My Head / Welcome to Hell / Makes no Difference / Paint It Black / Still Waiting
Rappel : Pieces / Fat Lip / Pain for Pleasure




Catégorie : Concerts
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