Les tribulations d’un media web en musique

Tout commence quand nous on reçoit un sampler. C’est pas mal, parce qu’un album complet à se farcir quand on aime pas un artiste, c’est long. Mais 4 chansons, c’est difficile de se faire une idée sans jamais avoir eu l’occasion de le voir en live. On se renseigne ici ou là, les retours sont bons, mais pour nous y’a qu’une chanson sur laquelle on accroche vraiment : ça fait un peu maigre pour faire un papier.

Ca tombe bien, il passe en concert avec journée promo à la clé ! Trop bon, sauf que… vous êtes malade/ vous préparez un festival / vous avez un rendez-vous de famille /vous êtes à un autre concert / vous avez un plan payé (cochez ce que vous voulez, on fait quand même ça en bénévole, on a le droit d’avoir une vie ?). On va attendre qu’il repasse.

Sauf qu’entretemps, il a changé de promo… Trois mois c’est un peu court pour développer un projet quand même, non ? C’est le temps qu’il nous faut pour écouter quelques fois et en tomber réellement amoureux. Oui parce que c’est pas en une seule écoute qu’on sait réellement si on aime un groupe. C’est prouvé d’ailleurs : les albums qu’on aime instantanément sont ceux qui restent le moins longtemps.

Heureusement, l’ancienne promo – super sympa- nous propose de rencontrer l’artiste à l’arrache juste avant qu’il passe à l’antenne sur une des chaînes de Radio France. Euh… vla les super conditions, c’est un peu risqué, il va pas être supra stressé ? On le ferait pour The Hives (interview), parce qu’il n’y a pas d’autre place dans le planning, mais là… C’est un premier album, il va repasser, vaut mieux le faire bien la prochaine fois.

Une copine bien placée nous propose le numéro de l’artiste. Ouais, on nous a déjà fait le coup : l’interview ne se fait jamais dans ces cas-là. Parce que le jour de la date parisienne, quand on arrive à la salle, le manager était pas au courant, du coup on figure pas au planning et on saute. Et nous on reste comme des cons avec nos préparations (ouais, on a pas envie de poser des questions cons ou bateau donc on prépare…) Attention, on veut pas juste rencontrer l’artiste, on veut faire une réelle interview, un truc pour promouvoir sa musique pas pour boire des verres et se sentir swag ou autre en sa compagnie : « qui, Matt ? il est super sympa ! »

Coup de pouces des potos, on chope le numéro du tourneur ! Ah c’est mieux ça, ça fait plus pro. En plus ça tombe bien, l’artiste passe dans un festival pas loin. Le tourneur répond, nous propose le nouvel EP, c’est nickel, « y’a plus qu’à » comme on dit. « Je reviens vers toi » qu’il nous dit ! Bah on attend toujours… Pris d’un doute, on vérifie notre ranking sur le wikio – valeur « sûre » pour les promoteurs – nan, ça doit pas être ça non plus. Mais ici, c’est pas la faute du tourneur, son taf c’est de booker des dates, pas de caler des interviews.

Donc là, ça fait cinq mois que l’album est sorti. On est pas à la bourre du tout, tout va bien ! En même temps, on s’est dit que tout vient à point à qui sait attendre : on lui mettra la main dessus au prochain gros festival. Quand soudain, une promo nous envoie un message : « puisque vous aimez Untel vous aimerez l’Artiste-en-question ». Ironie ? ouais, ché pas, ça commence à taper sur le système quand même.

On répond que bah justement, depuis le temps qu’on lui court après… Et encore une fois, c’est un groupe en développement : ça devrait être plus simple que d’obtenir une entrevue avec Camille. Gentiment, on nous file le contact d’une nouvelle personne pour s’assurer que notre demande d’interview est bien passée. Ouais non, là c’est gentil, mais là on en a sacrément marre. On fait confiance au service presse du festival pour ne pas dénigrer le web…

Oh tiens ! La nouvelle promo – inconnue au bataillon soit dit en passant – vient de nous envoyer le nouvel EP en physique. Tout ça pour ça ?

 


Remerciements : Marion et Nina (Ephelide) et Ludivine !

Catégorie : Editoriaux

Une réaction »

  • Wadjilicious :

    Quand tu es un média web et que tu ne t’appelles pas les Inrocks ou Tsugi ben voilà. Une anecdote pour toi : Un chargé de promo web freelance te contacte le matin pour une interview en fin d’aprem. Ok tu aimes ce que fait l’artiste mais ce n’est pas à ta pause dej que tu vas pouvoir bosser une interview car oui ça n’en a pas l’air mais tu as une vie ailleurs que derrière ton clavier aussi. Toute dépitée, tu demandes sans grande conviction si il y a un autre créneau car tu aimerais faire un truc bien qui te donnerait envie de sacrifier un samedi ciné pour le retranscrire. Ce à quoi on te répond qu’il n’y en a pas et que c’est le seul créneau dispo et que est ce que tu ne peux pas peut être essayer de faire avec parce que “c’est pas pour les Inrocks non plus, c’est pour le web”. Tu sais ce qu’il te dit le web ?

Et toi t'en penses quoi ?