Real Estate – Days

Peu de groupes peuvent se vanter d’une unanimité critique dès leur premier album. C’est le cas de Real Estate, groupe indie rock originaire du New Jersey qui, dès leur formation en 2009, attire immédiatement l’attention des mélomanes d’un premier LP éponyme, patchwork quasi improvisé de ce qu’ils ont alors en poche et pourtant, déjà, d’une remarquable consistance.

Tout le monde se l’accorde alors, Real Estate est une pierre brute d’une rareté troublante. Une pépite polie ne nécessitant, à la limite, qu’un petit lustrage pour sublimer son éclat. Au jeu du chercheur d’or, Domino Records est une fois de plus premier sur le filon. Et après avoir révélé Franz Ferdinand, Arctic Monkeys ou plus récemment Anna Calvi, le label anglais accueille en son giron ces Américains si prometteurs en vue de la sortie de leur deuxième album, Days.

Real Estate - Days

Real Estate - Days

Première écoute, premières impressions et un constat marquant : qu’on n’en ai rien retenu si ce n’est la sensation d’être passé à côté… ou inversement. Les 10 titres du combo américain filent entre les oreilles avec une telle aisance que cela en est presque troublant. L’ensemble parait trop limpide, trop facile, trop lisse… D’’Easy’ à ‘All The Same’, excusez la facilité de mots, mais tout semble dit… Et cependant, à bien y regarder, Days ne laisse pas si indifférent…Sa rondeur aura su éveiller quelques sourires, sa douceur aura eu un effet apaisant, sa chaleur l’envie de se replonger illico dans cet ailleurs où tout semble si simple.

Et c’est alors qu’à deuxième écoute, ‘Easy’, le titre d’ouverture, se révèle être une bascule surf-pop d’une insolente évidence; et si la voix suave du chanteur-guitariste Martin Courtney sonne comme une invitation à rester avec lui pendant qu’il court dans les champs, les petites ritournelles enfantines que livre de son coté Matthew Mondanile se font les plus coriaces des attrapes coeurs. ‘Green Aisles’, ‘It’s Real’, les guitares se se ressemblent et ne lassent pas pour autant ; et si tant est qu’ils aient laissé du monde en route, Real Estate s’offre une petite espièglerie instrumentale avec ‘Kinder Bluemen’ avant de repartir de plus belle pour ses contrées ensoleillées.

La route n’en est pas moins parsemée de nuages, le charme des mélodie masque les propos, des complaintes étouffés de ‘Municipality’, la frustration retenue de ‘Younger Than Yesterday’ sont autant de merveilleux prétextes pour mieux apprécier les éclaircies que sont ‘Wonder Years’ et ‘All The Same’.

[Plaisir de survoler un album toujours juste.
Et de se souvenir à quel point il est finalement compliqué de faire de la musique simple.
L’élégance de la simplicité.]

Charmé oui, mais au final qu’en restera-t-il ? Les images d’un roadtrip entre pote ? d’un coup de spleen face à une fenêtre embuée… Days marquera sûrement bien moins que les moments qui l’accompagneront mais n’en sera pas moins indissociable des émotions que ces souvenirs remonteront… Et n’est-ce pas déjà en soit la marque d’un bon album…

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Réclame

Days, le deuxième album de Real Estate, est disponible chez Domino Records.

Real Estate était au Pitchfork Music Festival de Maris. Ils seront le 5 décembre à La Cooperative de Mai, à Clermont-Ferrand.


Remerciements : Domino

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