The Two

The Two, c’est Ara et David. Deux personnes aux parcours atypiques qui ont décidé de réunir leurs deux univers – la peinture et la magie – pour créer faire de la musique ensemble. Après quatre mois en autarcie dans un studio, ils nous présentent leur premier album, sobrement intitulé The Two. Nous les rencontrons par un après-midi de septembre ensoleillé, confortablement installés dans un petit bout de jardin.

The Two

The Two

La première impression c’est le nom du groupe qui marque de par sa simplicité. « The Two deux identités pour une entité. On s’est d’abord intéressés à faire de la musique… et après on a cherché un nom. Et dans notre parcours, on s’est retrouvés tout seuls à toutes les étapes : autant au niveau de l’élaboration des chansons que dans le studio. A la fois par envie et par concours de circonstance. The Two c’est quelque chose qui unifie. Nous on le voit pas trop comme un duo mais plutôt comme un groupe, et le fait que ça soit l’association de deux personnes, ça veut dire qu’on a chacun notre identité. »

Beaucoup de groupes commencent à raconter leur parcours à partir du moment où ils se sont rencontrés. David raconte : « Nous on s’est rencontrés avant, on se connaissait depuis sept ans. J’ai toujours eu deux passions, la magie, qui était mon métier, et la musique – j’en fais depuis que toujours – et quand on s’est rencontrés, elle faisait de la peinture. Ca a pas été immédiat, on s’est pas tout de suite dit qu’on allait faire de la musique ensemble. Déjà, Ara m’a donné toute cette force pour pouvoir croire au fait que j’allais faire de la musique. Et une fois que j’ai pris suffisamment confiance, j’ai écrit cette chanson, c’était il y a deux ans. I Wanna Be With You Again était vraiment construite pour être un duo et je trouvais qu’Ara avait une super belle voix – Ara chantait régulièrement, ou plutôt ce que les gens appellent chantonner… On a essayé ça et ça a matché. C’est là que l’idée a germé et petit à petit l’envie de plus est venue, donc on a écrit une autre chanson… et ça s’est fait comme ça. »

Ara est peintre, et pourtant, l’artwork est très simple. Elle explique : « La peinture me sert quoi qu’il arrive, c’est mon langage en quelque sorte. Mais ma vie était faite que de peinture et la musique a explosé toutes mes conventions. Et le graphisme c’est quelque chose tout à fait différent de la peinture. En plus, moi c’est vraiment de la peinture sur de très très grands formats à la base. Donc on a fait tout l’artwork ensemble, je voulais pas prendre les choses en main. » EverydayC’est donc David qui a fait la pochette du titre ‘Everyday : « ‘Red hot chili pepper down my throat‘ c’est les paroles de la chanson – tout simplement ! C’est le morceau qui bouge, c’est plus conflictuel. Cette phrase, c’était réellement ce sentiment… c’est le plus parlant… Certains y voient des connotations sexuelles.
Ara : On a perdu notre graphiste comme ça. Quand on lui a amené, il a pas voulu parce que c’était sexuel.
David : Alors que quand je l’ai dessiné, c’est pas du tout à ça que je pensais… »

Le visuel de la pochette de l’album est réduit au strict minimum. C’est David aussi qui l’a réalisée : « Il y a tellement de surimposition de couches dans tous les sens, que ce soit dans les couvertures de pochettes que dans la vie en général… A force de partir dans tous les excès, dans tous les possibles et imaginables, on voulait revenir à quelque chose de percussif, de frontal.
Ara : Ca intrigue, on se demande s’il y a pas quelque chose à l’intérieur. Parce que maintenant l’objet n’existe presque plus, donc à moins d’avoir une toute petite part interrogative créée par visuel, déjà on a fait un tout petit bout de chemin. Mais rien n’a été véritablement calculé, la conception de l’album découle de comment ça s’est passé depuis le début. Comment on est entrés dans ce studio. Comment les chansons ont été faites. Comment David a pris en main les arrangements…  Après t’es dans un état d’esprit d’un projet en entier qui se finit par le visuel. Vu comment on avait travaillé, on pouvait pas non plus appeler quelqu’un pour lui demander de définir notre univers.

YouTube Preview Image

L’univers se retranscrit notamment par les vidéos. La première a été celle de ‘I Wanna Be With You Again‘.
David : Il y avait déjà une vidéo, puisque cette chanson a été choisie pour illustrer un film pour les césars. Mais c’était pas la notre.
Ara : Pour cette vidéo, on s’est fait enfermer dans l’école de médecine à Paris. Et son cousin est réalisateur/photographe, donc il nous a aidés. Tout a été improvisé sur le moment. Moi j’avais qu’une envie c’était de faire du patinage parce que le sol était nickel – résultat on a eu hyper mal aux jambes pendant longtemps !
David : C’est des jeux, c’est pas du tout intellectualisé. On passe pas notre temps à regarder ce qu’on a fait. Moi j’adore les escaliers, donc je vais filmer des escaliers. J’adore filmer des gens de dos aussi… On n’a pas réfléchi, on est allés dans cette école, on a fait des plans, et c’est ce qui en est ressorti en fait. C’est un peu malgré nous.
Ara : C’était agréable aussi de faire un break du studio et c’est vrai que bizarrement, y’a un côté mélancolique qui s’en dégage. Peut-être qu’on se cherche… On le ressent dans l’album par moment. »

Une chose qui ressort de leur travail, c’est qu’ils ont tout réalisé tout seuls.
Ara : Ca nous fait tripper d’avoir très peu de moyens pour réaliser le truc le plus efficace dans la limite de ce qu’on a. On avait zéro moyen, et zéro idée.
David : C’est pas de tripper sur le zéro moyen… C’est que, souvent, avec juste une petite chose, on trouve une bonne idée. A chaque fois, tout le monde nous dit que ce sera pas possible pour des questions de qualité – constamment on nous dit non parce que c’est pas dans les formes, dans la règle de l’art. Constamment on te met des barrières – et ça a été comme ça sur tout le processus de l’album. Jusque au moment où on l’a fait notre album et il sonne bien… Les prises qu’on nous disait qu’on pourrait pas réaliser à deux, on l’a fait. »

La qualité pouvait pourtant pâtir de leur volonté de réaliser l’album seuls. « Si on l’a fait tous les deux, c’est par intérêt, par curiosité ou juste la passion de vouloir explorer toutes les étapes de la création. En plus, comme on était qu’à deux, c’était hyper intime, hyper personnel, on aurait vu l’intervention d’une tierce personne comme un intrus. Mais par contre si ça n’avait pas sonné comme il fallait, on aurait arrêté notre délire. La qualité est peut-être pas top, mais c’est ça qu’on aimait. C’est comme une table qui est belle mais par son grain, ses aspérités… sans pour autant te prendre des échardes. »

Réclame

The Two sera le 30 septembre à la Flèche d’Or
L’album The Two sort le 4 octobre chez Wagram


Remerciements : Loïc (Wagram)

Catégorie : Entretiens
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