Will Epstein – Wendy

Au cours de sa carrière, Will Epstein s’est essayé à des soundtracks pour des compagnies de danse comme des documentaires, s’est illustré auprès de Nicolas Jaar. En 2022, Will Epstein cesse de se cacher derrière son groupe High Water pour se révéler, à l’aide d’une pop rêveuse sur l’album solo Whims. Rapidement suivi par ce tout nouvel album, Wendy.

Will Epstein

Au fil de sa carrière, Will Epstein s’éloigne de la musique instrumentale, tout en gardant les variations jazz au saxophone,de la musique instrumentale, pour s’autoriser à se raconter. et c’est clair que sur Wendy, Will Epstein a beaucoup de choses à nous confier.

Sans préambule, Will Epstein nous jette en plein coeur de son histoire d’amour. Les arrangements sont assez crus, comme si laissés au hasard – même s’il y a très peu de chance que ce compositeur ait choisi de laisser les éléments avoir le dessus. Sur ‘Suddenly Rain’, il présente ses excuses auprès de l’objet de son affection, sur fond de tintamarre, probablement présent pour exprimer le bouleversement intérieur de l’artiste. Un titre à la fois accrocheur et déroutant, et c’est pourquoi on va poursuivre l’écoute.

On suit l’amoureux malheureux jusqu’à Stockholm, où il semble porter sa peine à travers les rues de la ville sur un saxophone qui se lamente pour accompagner les paroles on ne peut plus sombre “Goodbye to all the sunshine”. L’histoire d’amour pour Wendy (?) continue, avec ‘Moving’, pour laquelle, chantant presque faux, il tente de retrouver son chemin. Le compositeur est mal, et nous ne savons pas comment l’aider. Petit à petit, on l’entend retrouver un semblant d’harmonie…

Le piano hésitant prend de l’assurance, pour pouvoir porter la fragile ‘Will The Morning Come’. Will Epstein retrouve un peu d’espoir, en chantonnant, avec des oiseaux en arrière plan. Après un intermède orageux et très jazzy, arrive le deuxième single de l’album, la désordonnée ‘Oyster Bar’ qui résonne de piano préparé et de saxophone. Sur ce morceau, Will Epstein a invité Dave Harrington, deuxième moitié de Darkside, à la guitare. Après tout, c’est lui qui lui a présenté Nicolas Jaar, il lui doit bien ça !

Grâce à ce soutien manifeste, l’album reprend du poil de la bête, et ‘Esker Up’ est emplie de détermination, avec un futur presque lumineux. Will Epstein est prêt à affronter ce qu’il est : sur ‘Golden’ il affirme même “I don’t need a place to hide, I don’t love you all the time”. Pendant ce temps, le tic toc lent et régulier d’une horloge nous rappelle de saisir le moment présent…

L’album se clôt avec ‘Passenger’, où le compositeur semble enfin avoir fait la paix avec lui-même : il est prêt à s’envoler, allégé de toutes les inquiétudes qu’il vient de nous livrer. Et avec un simple piano, sans détails dérangeants, sans invités de marque, on découvre une qualité de mélodie très fine, presque pure. Enfin, le ressac de la mer vient laver toutes les larmes de cet album.

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Réclame

Wendy, le deuxième album solo de Will Epstein, est paru chez Fat Possum records.


Remerciements : Toby Aronson - Clandestine Label Services

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