Les Vulves Assassines à la Maroquinerie

Après avoir répété au fil des manifestations – et il y en a eu quelques-unes ces derniers temps, Le Transistor était au concert des Vulves Assassines à la Maroquinerie. Le concert est complet depuis deux mois déjà, et clairement, c’était encore mieux que ce qu’on avait imaginé. MC Vieillard et DJ Conant, les filles spirituelles de Rebeka Warrior, ont offert un spectacle cathartique, un exutoire sublime.

Les Vulves Assassines

Pour donner le ton de la soirée, deux mimes marceaux en combi rouge accueillaient le public avec des mains pleines de peinture rouge. Ce qui fait que l’ensemble de la foule affichait sereinement du sang de règles séché sur le visage. Une fois dans la salle, on retrouve des pancartes appelant à bouffer les riches, et mettre fin au patriarcat capitaliste. Pour appeler le groupe, les ACAB fusent, bientôt enchaînés par des “Tout le monde déteste la police” enjoués.

Les trois musiciennes démarrent en trombe sur ‘Queen Kong’, suivi par ‘J’aime la bite mais pas la tienne’, on se croirait dans une adaptation de Virginie Despentes, et rien que ça, ça fait du bien. Mais le discours n’est pas uniquement féministe, car les Vulves Assassines caricaturent aussi le discours de droite au sujet des chômeurs sur ‘Chômeurs Branleurs’ et de l’environnement sur ‘Sauveur du Monde’. De tous les combats, le Tour de France et les complotistes en prennent aussi pour leur grade.

Rapidement, les Vulves Assassines lâche le morceau que tout le monde attendait “C’est une reprise, on l’a chante depuis 95”, la bien nommée ‘La Retraite’. Bien échauffé le public obéit quand elles créent un mur de la mort dans la fosse, pour une lutte sur ‘Das Kapital’ entre les bourgeois et les prolétaires. Les mimes marceaux (marcelles ?) reviennent sur scène avec des ballons à l’effigie de Macron que tout le monde s’empresse d’éclater en scandant ‘Macron Démission’.

Vient alors la séquence détente, qui sacrifie les injonctions au développement personnel sur ‘Bien être’, sur laquelle on assassine le yoga et le gluten. Puis ‘Je suis Belle’, pour cracher sur les grossophobes qui pourrissent la vie des autres. Et ‘Godzilla 3000’ sur la virilité toxique. Clairement, un concert remplace plusieurs séances de psy !

Devant la ferveur de la foule, les Vulves Assassines s’élancent pour un immense slam, avant d’enchaîner sur une cumbia en hommage à Mileva Einstein, qui s’est fait pomper son taf par un mec blanc cisgenre qui l’a de surcroit abandonnée avec enfant… (Indice chez vous, il a créé la bombe atomique). Bien ambiancée, la foule se laisse entraîner dans une chorégraphie pour ‘Paul Danse” pour pleurer le sort des pauvres banquiers (sic).

La fin reste floue, avec ‘La Retraite’ remixée en mode Thunderdom, quasi mêlée à une comptine sur les colis suspects dans le métro. C’est confus, bordélique et surtout très joyeux, avec une foule invitée à envahir la scène. Et lorsque les lumières se rallument, la salle résonne encore des ‘siamo tutti antifascisti” du public.

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Réclame

Les Vulves Assassines seront en concert à la Fête de l’Huma et le Trabendo le 5 octobre. Avant ça, elles font une tournée des festivals : Transfer, Le Pied Orange, Art Sonic, Panoramas…
Vous pouvez acheter les pistes de ‘La Retraite’ pour remixer le morceau vous-mêmes, l’argent sera reversé aux caisses de grèves de la CGT. C’est sur BandCamp


Remerciements : Gwen Chapelain

Catégorie : A la une, Concerts
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