Izzy Oram Brown – Mess

Fin septembre, beaucoup d’entre nous semblent avoir loupé un album d’une douceur infinie. Peut-être parce que plongés dans la rentrée, nous n’avons pas pris le temps de nous asseoir pour écouter Izzy Oram Brown. Ou alors parce que son album Mess est parfait pour les premiers frimas, qui ont bien pris leur temps avant de fondre sur l’automne cette année.

Izzy Oram Brown

La première chanson, éponyme, arrive à pas feutrés. Et la voix d’Izzy Oram Brown arrive pour nous réchauffer le cœur : sa musique est toute indiquée pour se poser après avoir été surpris par la pluie. Lorsqu’on peut reprendre son souffle enfin au sec, sous un plaid. Loin de rendre triste, sa musique apaise.

Il y a chez Izzy Oram Brown une énergie qui peut rappeler le premier album de Lily & Madeleine, un duo de soeurs, qui avait été publié par Asthmatic Kitty, le label de Sufjan Stevens… Mais ici, la productrice et musicienne brooklynite se réclame plus de Elliott Smith (!) Sacrilège pour certains, et pourtant le minimalisme de sa production rappelle l’humilité du grand Elliott.

Après avoir fait ses gammes, et surtout étudié la guitare en accompagnant d’autres musiciens, Izzy Oram Brown est prête. Son premier album s’intitule Mess, désordre, et pourtant les harmonies de sa guitare sont bien rangées, et sa voix se déploie sans effort. Les mélodies viennent de toutes parts, et créent une sorte de broderie, avec des tintinnabules parsemant les morceaux à la manière d’une pluie de paillettes. On se laisse aller, un peu hypnotisés, car on pourrait penser qu’à tout moment la magie pourrait se briser.

Non, le désordre qu’elle évoque ici, c’est celui des relations. Les relations humaines, les relations amoureuses ou amicales, voire celles que nous entretenons avec nous-mêmes. Néanmoins certains désordres sont confortables… Tout comme certaines de ses chansons nous paraissent familières. Sur ‘Ordinarily Not’, il suffit de se laisser aller. ‘Untitled 1’ désarme de sincérité, tout simplement.

Pour clore l’album, ‘Older Now’ semble désaccordée, dénudée de tout arrangement. Petit à petit, la guitare prend de la force pour accompagner Izzy Oram Brown à prendre son élan, lentement et sûrement. Sa voix prend peu à peu de l’assurance et se libère du soutien musical, elle peut partir seule affronter ce désordre que représente la vie.

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Remerciements : Ryan Hall, Clandestine Label Services

Catégorie : A la une, Albums
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