Peaches au Trianon

Même si la Canadienne Merrill Nisker – alias Peaches – n’a rien à vendre en ce moment, elle se permet une tournée pour célébrer les vingt ans de son premier album The Teaches of Peaches, et se retrouve à Paris dans un Trianon à guichet fermé.

Peaches

Après un début de carrière souvent en solitaire sur scène, Peaches se voit de plus en plus entourée. Sa pure electro-clash s’est petit à petit agrémentée d’un rock band et de danseurs trashs. Mais finalement le seul vrai changement chez elle est qu’elle est désormais blonde…

Ce soir, c’est le grand jeu : chaque morceau est un tableau, parfois chorégraphié, parfois théâtralisé, quoi qu’on se demande aussi s’il n’y a pas une pointe d’improvisation dans tout ce bordel.

Le set fait donc la part belle à l’album de ses débuts, les gros hits ne manquant pas de faire sur-réagir la fosse, notamment ‘Hot Rod‘, ‘Keine Melodien‘, ‘Sucker‘ ou ‘Rock Show‘. Sur ces trois derniers, les guitares sont très en avant, surtout grâce à la spectaculaire gratteuse qui associe à son look punk, dextérité et chorégraphie déglinguée.

Question choré, les danseur·ses de Peaches ont le don de toujours motiver la salle, que ce soit en dansant quasi-nus ou déguisés en vulve (banal avec Peaches, et son ‘Vaginoplasty‘…). On a également droit à des happenings surtout axés sur le droit à l’avortement, bon gros clin d’oeil aux récentes lois américaines.

Mais Peaches se suffirait à elle-même, ornée de simples accessoires : comme son immense échar-perruque qui doit peser une tonne, son énorme chaîne qu’elle aime à faire tourner vénère autour de son cou, ou son classique préservatif géant déballé au-dessus de la fosse dans lequel elle pénètre pour envoyer des jets crémeux sur le public (sur ‘Dick in the Air‘). En gros, on ne s’ennuie jamais. Et Peaches fait même le service d’ordre lorsqu’un couple bourré bouscule les danseurs des premiers rangs.

Avec Peaches, la dictature du mâle en prend toujours autant pour son grade; c’est à se demander si notre société évolue vraiment, finalement…

Le final n’est pas en reste avec son classique ‘Fuck the Pain Away‘ puis l’étonnant ‘It’s All Coming Back To Me Now‘, la ballade de Céline Dion, chantée quasi a capella en combinaison à multiples nibards intégrés, face à un public allumant des briquets et faisant cœur avec les doigts. C’en était même super émouvant, on n’en revient toujours pas.

Une Canadienne fait un break dans sa carrière ? Une autre prend le relais. Donc longue vie à Peaches, notre nouvelle Céline.


Remerciements : Maud de Radical

Catégorie : A la une, Concerts
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