Fontaines DC au Bataclan

On avait bien la rage quand les Fontaines DC avaientt annulé leur venue aux Vieilles Charrues cet été. On tient ce soir notre revanche. Le Bataclan est sold-out pour accueillir les bouillonnants irlandais à la trajectoire fulgurante. Un seul album dans leur jeune carrière, Dogrel, et déjà un buzz post-punk enfle depuis Dublin.

Fontaines DC

On s’aperçoit dès son arrivée que le chanteur Grian Chatten a une griffure sur la pommette droite. Bagarre dans un pub ? Câlin avec son chat qui a mal tourné ? Pour préserver un semblant de début de légende rock’n roll, on optera pour la baston… Peut-être aussi car on aimerait bien que Grian se montre un peu plus démonstratif. Finalement, à part de constants allers-retours de long de la scène, il reste plutôt sobre, quoique tendu, et ne s’épanche pas dans du blabla entre les morceaux.

Il faut dire que ces derniers se suffisent à eux-mêmes et sont de toute façon naturellement revendicatifs, entre histoires de jeunesse perdue ou d’argent roi… On est régulièrement dans le parlé-chanté, avec accent à couper au couteau. Les guitares virevoltent constamment du très clair au très saturé, et le batteur frappe comme un sourd en arborant étrangement un t-shirt des Strokes (super groupe mais plutôt poseur et de bonne famille, et qu’on pensait loin de l’esprit de Fontaines DC; étrange, ou second degré…)

Le set est plutôt court, mais intense, avec treize titres dont les onze de Dogrel. Les plus attendus sont envoyés après le milieu du set : ‘Too Real‘ ou ‘Boys in the Better Land‘, qui sonnent déjà comme des classiques du genre et sont la source de manifestations plus que festives de la part du public, entre pogos dans la fosse et stage-diving.

Le très court premier titre de l’album, ‘Big‘, conclut le concert dans la liesse. La salle se rallume de suite et on se dit qu’on aurait quand même aimé un peu de rab. Mais Grian nous avait prévenu que ce serait le dernier morceau de la soirée.

Ce groupe est particulier : malgré une certaine placidité, Grian Chatten a une aura certaine, en plus de disposer d’un phrasé bien marqué et de textes tranchants. Par contre, lorsqu’on parle de la scène rock-punk UK/Irlande, on devient un tantinet exigeant. D’autant que des groupes comme Shame, Idles (voire Sleaford Mods, dans une veine moins guitaristique) ont une sorte de jeu ou d’interaction avec le public qui nous a un peu manqué ce soir. Mais avec Fontaines DC, on est un peu plus dans l’introspection, voire le spirituel.

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Remerciements : Pauline RICHAUD

Catégorie : A la une, Concerts
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