INA Sound festival 2019 – The Supermen Lovers, Arnaud Rebotini, NSDos

Pour sa première édition, l’INA Sound festival, organisé par l’Institut National de l’Audiovisuel, s’était confortablement installé au Palais Brongniart. Et de la nef à l’auditorium, en passant par les salons, le public pouvait circuler et profiter de la magnifique architecture de l’ancienne bourse. Il règne une ambiance un peu folle, avec des performances improbables dans les couloirs. Pour Le Transistor c’était l’occasion de découvrir en live NSDos, de revoir Molécule, de s’interroger sur Tim Glass, de danser sur Arnaud Rebotini et d’enfin profiter des Supermen Lovers.

NSDos

NSDOs n’est pas un artiste comme les autres, derrière ses compositions se cache toujours un concept. Cette fois-ci, Kirikoo Des était allé faire ses prises de son dans le froid de l’Alaska. Sur l’écran, aucun paysage, mais un écran informatique, pour figurer des algorithmes… Et malgré cette ambiance un peu mathématique – d’autant que NSDos tourne le dos au public, la musique est plus prenante que ce qu’on aurait imaginé. Après une belle montée de basses qui fait vibrer la Nef, Kirikoo se tourne enfin vers son public, pour se mettre à virevolter, complètement habité. Plus que de l’électronique intelligente, c’est un réel show vibrant qu’il nous livre.

Tim Glass

Dans le petit auditorium, tout le monde s’installe tranquillement en attendant Tim Glass, la curiosité de la soirée. Il arrive très simplement et se pose face au public avec un grand sourire avant de se lancer. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a été surpris… Le jeune homme surprend tout le monde à partir dans des aigües pour un chant très classique sur ses compositions electro. Au-delà du mélange classique/electro qui n’est plus une innovation, c’est la voix de castra sortant du corps de ce jeune homme des plus normcore qui surprend. Sous le choc donc, impossible de savoir si sa musique nous plaît ou non… Grotesque ou génie ? Mais passés quelques morceaux, notamment celui où Tim Glass s’enflamme au sujet d’un arbre magique, on réalise que les mélodies sont sans intérêt et que les recherches en matière de son ne sont pas très intéressantes non plus…

Molécule

Au salon d’honneur, le producteur Molécule est au centre de la salle, aux manettes d’un dispositif qui renvoie des images sur les murs. Il revient du Groenland, comme quoi le froid inspire, mais une fois de plus, le film ne montre rien de son voyage, il joue seulement sur les textures. Les couches de son se superposent, ça craquèle, ça siffle, ça sonne, ça résonne mais Molécule ne raconte rien. Pourtant, dans cet Acousmonium, une installation sonore imaginée par Amélie Niles, l’INA nous promettait une expérience sensorielle unique…

Jean-Michel Jarre

Parrain de cette première édition, Jean-Michel Jarre ne donnait pas de concert, mais une masterclass. Néanmoins il est venu sur scène pour présenter le clou de la première soirée : Arnaud Rebotini. Et rappeler au passage que la musique electronique a commencé en France… A confronter avec les conclusions de l’exposition Electro à la Philharmonie qui semble plutôt attribuer la paternité de ce mouvement à Kraftwerk.

Arnaud Rebotini

Juste quand la foule montre les signes d’impatience, Arnaud Rebotini arrive, affichant une classe, même en chemisette et gomina ! Le producteur – notamment détenteur d’un César de la Meilleure Musique Originale pour 120 bpm de Robin Campillo – lâche un bonsoir avant de commencer son live. Derrière lui s’affiche “Loading new exciting life. Please wait”. Entouré de ses instruments chacun de ses mouvements est stylisé, chorégraphié.

Arnaud Rebotini monte assez rapidement en pression, il n’est pas là pour perdre du temps. Et en quinze minutes, il obtient son premier slam. Bientôt, la foule enthousiaste monte sur scène ! Mais pourquoi montrer sur l’écran géant une femme nue faisant un twerk ? D’autant plus que l’INA, pour nous faire patienter, venait de nous diffuser des micro-trottoirs aberrants sur les mentalités vis-à-vis de l’égalité homme-femme des années 60, pour souligner l’émancipation que nous avons gagné grâce aux luttes de nos mères. On peut être rétro sans être misogyne tout de même !

The Supermen Lovers

En 2001, Guillaume Atlan s’est fait connaître via le titre ‘Starlight’. Depuis, on a noté un soubresaut en 2013, et depuis 2016, une intensification des sorties d’EP. Mais peu de live ! Le Transistor était donc impatient à l’idée de voir The Supermen Lovers. Guillaume Atlan démarre en mode hip-hop, puis intergalactique, il ne tarde pas à atteindre son rythme de croisière disco. Accompagné sur scène par un instrumentiste, The Supermen Lovers est très joueur, improvisateur, abusant un peu des stop’n’go pour déstabiliser le public.

Alors qu’il se lance dans un de ses derniers singles, ‘Eyes on You’, et que la foule s’excite, un problème technique semble le perturber. Le set continue avec ‘Walking On the Moon’ mais manifestement ça ne se passe pas comme ils le souhaite. Une intro à la ‘Spaceman’ de Babylon Zoo, et le moment que tous les trentenaires attendaient tous arrive enfin : ‘Starlight’ déclenche une ovation ! L’enchaînement est compliqué, avec un passage par le reggae, une montée grandiloquente, un sample de Rage Against The Machine… puis c’est l’incompréhension, car Guillaume Atlan se resample lui-même, sur un morceau passé il y a deux morceaux à peine dans le set… Pour finir le live sur un ralenti bien bancal. Il semble donc que pour les Supermen Lovers, la French Touch soit synonyme de “à l’arrache”.


Remerciements : Victorine

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