Sufjan Stevens et This Is The Kit au festival Days Off

Sufjan Stevens est un artiste difficile à attraper en concert, aussi quand pour clore le festival, Days Off l’invite à présenter son concept Planetarium en live, c’est un véritable événement qui mérite au moins la belle et grande salle de la Philharmonie. D’autant plus que l’accompagnent sur scène Bryce Dessner de The National, James McAlister et Nico Muhly, qui ont réalisé le projet avec lui. En première partie, c’est la jeune This Is The Kit – protégée de Aaron Dessner de The National décidément – qui présentait son nouveau Moonshine Freeze.

This Is The Kit

Pieds nus sur scène, Kate Stables commence par séduire le public avec l’accrocheur ‘By The Demon Eye’, et enchaîne avec le titre éponyme de son nouvel album, Moonshine Freeze. Et avec l’acoustique exceptionnelle de la salle, quand la foule applaudit, c’est une réelle salve qui s’abat sur la scène. Sur des jolis arpèges, ‘Bulletproof’ est bien enjôleur, et la chanteuse, qui s’adresse au public dans un agréable français, l’est au moins autant. Mais si on est séduit par sa voix et son banjo, ses morceaux fleurent un peu trop le manque d’originalité.

Planetarium

Né sur une commande, le projet Planetarium, créé par Sufjan Stevens, Bryce Dessner, James McAlister et Nico Muhly, a tourné en 2012, mais s’est évanoui. Un souvenir de ce voyage cosmique lie les fans, qui ne l’évoquent jamais sans énormément d’émotion. Et il aura fallu bien quatre années pour que les musiciens parviennent à retranscrire ce concept un peu fou – imaginer l’infiniment grand – en album. Pour marquer le coup, ils reviennent sur leurs pas et revisitent le festival Days Off, cinq ans plus tard, et au complet cette fois-ci !

D’une voix mal assurée, Sufjan Stevens – casquette bien vissée sur la tête – s’élance vers ‘Neptune’, et aussitôt les violons viennent le soutenir pour cette envolée dans l’espace. C’est un tonnerre d’applaudissement qui accueille leur alunissage – enfin, ajupiterrissage. Se cachant derrière un vocoder et quelques trombones, Sufjan Stevens visite la planète la plus solitaire, qui bientôt explose pour le plus grand plaisir du public.

Par moments, la foule, subjuguée, n’ose applaudir avant l’extinction des notes, qui ici ressemblent à des étoiles. Heureusement, ‘Mars’ débarque dans un crépitement presque destructeur, aux faux airs funky. Et nous envoie sur le soleil, puis sur des touches plus éthérées rejoindre la lune rêveuse. Mais c’est ‘Saturn’ qui détonne réellement et rappelle le mieux le travail de Sufjan Stevens – avec pour message subliminal “aime ton prochain”.

Le véritable atterrissage se fera de manière très orchestral, au milieu des océans qui se déchaînent. Sufjan Stevens explique alors que le plus grand mystère ce n’est pas de visiter le cosmos, mais bien de se comprendre soi, autant au niveau physique qu’au niveau des relations tissées avec les autres. Puis il clôt la balade intergalactique par un ‘Mercury’. La foule est sous le charme, aussi le quatuor proposera un rappel, composé de ‘Somewhere over the rainbow’ au vocoder dégoulinant, et un hommage à David Bowie, un ‘Space Oddity’ chanté maladroitement mais par un fan ultime, Sufjan lui-même.

Réclame

Planetarium, album collaboratif co-écrit par Sufjan Stevens, Bryce Dessner, Nico Muhly et James McAlister est paru chez 4AD/Beggars.
Moonshine Freeze, le quatrième album de This Is The Kit, est paru chez Rough Trade/Beggars.


Remerciements : Sébastien [Beggars]

Catégorie : A la une, Concerts
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