Angel Olsen et Little Wings à la Gaîté Lyrique

L’Américaine nous avait tapé dans l’oeil avec son second album Burn Your Fire For No Witness en 2014. De nouveau chez Jagjaguwar, elle vient de sortir un nouvel opus, My Woman, toujours dans un registre folk-rock, mais se permettant quelques incartades plus noisy. On la retrouve avec Little Wings dans une Gaité Lyrique quasi remplie, un choix de salle au premier abord bien moderne et froide pour accueillir deux groupes de folk…

Little Wings

Les Californiens arrivent tout en nonchalance, avec des looks d’échappés de forêts canadiennes. Le chanteur est en tongs et le batteur (sosie de Javier Bardem) s’installe tranquillement après avoir retiré ses chaussures… On a peur. Mais finalement le moment est doux, chaleureux, et un poil intrigant.

Little Wings, c’est le projet de Kyle Field, conteur barbu de douces ballades folk où, derrière toutes ses mimiques, la guitare sèche règne. Il semble sobre, voire timide, mais nous reproche presque d’être le public le plus silencieux qu’il ait connu. C’est vrai que ce soir, seuls les chaleureux applaudissement pour les jolis ‘Look At What The Light Did Now‘ ou ‘By Now‘ brisent le calme ambiant.. Finalement Kyle Field est assez touchant et raconte pas mal les histoires, même en tongs.

Angel Olsen

Finie l’époque où Angel Olsen assurait seule en scène ses concerts : elle est désormais entourée de cinq musiciens qui ont l’air sortis d’un groupe rock fifties avec costumes clairs assortis. On a clairement affaire à une vraie formation rock, avec pas moins de trois guitaristes en comptant la chanteuse. Ce qui concorde effectivement avec les arrangements plus étoffés du My Woman.

Le set met en avant ce nouvel album, notamment au travers les évolutifs ‘Never Be Mine‘, ‘Shut Up Kiss Me‘, ou ‘Sister‘, démarrant tout doucettement pour finir toutes guitares hurlantes. Et côté sonorités blues cradingues saturées, Angel Olsen et son grand orchestre savent y faire. La voix suave de la chanteuse s’étrangle même parfois pour offrir sa face la moins lisse. Mais évidemment son set repasse par les cases calme et volupté, comme sur le délicat ‘Heart Shaped Face‘ ou le presque Lana Del Rey-esque ‘Intern‘ joué en rappel à l’aide d’un synthé un tantinet anachronique.

Toujours assez calme, Angel Olsen n’assure pas avec le public, passant de phases presque timides à des expressions et postures hyper assurées. Au son de ses derniers titres, elle semble vraiment avoir gagné en maturité : elle reste toujours traversée par une espèce de nostalgie, mais le montre de manière un peu moins touchante qu’auparavant. Comme pour mieux appréhender des morceaux semblant plus énigmatiques, introspectifs, personnels.

On retient surtout de ce live les titres les plus fiévreux, comme le récent ‘Not Gonna Kill You‘ et son superbe refrain plaintif, ou encore le plus ancien ‘Forgiven/Forgotten‘, éternel bijou de folk mouvementé, ou d’americana énervée. C’est son côté noise qu’on apprécie le plus, dommage qu’elle ne le sorte qu’avec parcimonie. Finalement, bien qu’on adore ses titres les plus doux, on attend de plus en plus Angel Olsen sur un terrain plus rugueux, qu’elle maîtrise tout autant. En plus le son de cette salle est juste grave clair et dynamique, parfait pour faire ressortir le son typé et authentique de formations comme celles de ce soir.

Réclame

My Woman, le troisième album d’Angel Olsen, est paru chez Jagjaguwar / PIAS.


Remerciements : Agnieszka [PIAS]

Catégorie : A la une, Concerts
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