Eurocks 2016 – vendredi

Depuis 28 ans, la programmation des Eurocks prend soin de son eclectisme. Cette année encore, vont se côtoyer pas mal de genres. Après un parcours du combattant pour accéder au site, notre reporter a réussi à couvrir quelques belles performances : les montréalais Chocolat de chez Born Bad Records, les revenants de Les Insus, l’electro-pop parisienne de Breakbot, les Texans possédés de Destruction Unit et l’infatigable Ty Segall qui revient cette fois-ci avec The Muggers.

Chocolat

A la bourre, on est heureux d’arriver près de la petite scène Club Loggia, avant qu’il n’y ait plus de Chocolat. Leur album ‘Tss Tsss‘ est sorti il y a peu chez Born Bad Records. L’excellent groupe montréalais fait le lien entre pop sixties et rock psyché, en lorgnant vers le garage ou le krautrock, tout en ajoutant quelques nappes synthétiques. Sur scène, c’est chevelu, foutraque, et looké limite baba cool. Les derniers titres comme ‘Burn Out‘ ou ‘Apocalypse‘ sont juste complètement trippants.

Les Insus

Les stars de la soirée seraient donc Les Insus. La foule, trop dense devant la Grande Scène, ne permet pas de s’approcher. C’est sympa d’entendre les presque-Téléphone rejouer leurs vieux succès avec trente mille personnes qui reprennent absolument toutes les paroles; mais le show fatigue à force de discours à l’ancienne et de jeu de scène à papa. Le pompon ne revient ni à Aubert ni à Bertignac… C’est le batteur Richard Kolinka qui en fait trop en tentant le record du monde de moulinets inutiles avec ses baguettes. Sans mauvais jeu de mot, c’est vraiment insupportable.

Breakbot

Ceux qui ne voulaient pas voir Les Insus peuvent se retrouver sur la jolie scène de La Plage, carrément construite au bord du lac, les pieds dans le sable. Breakbot officie aux claviers entouré d’un groupe basse guitare batterie avec des apparitions d’invités au chant. Quand le Parisien joue seul ses sons de synthés seventies disco-planants, c’est plutôt sympa… mais en groupe, les mélodies d’appauvrissent avec chant maniéré à la limite de la parodie house funky. Impossible de rester jusque son hit dancefloor ‘Baby I’m Yours‘.

Destruction Unit

Dès le départ des Insus, tout près de la grande scène, la petite scène Club Loggia s’anime, et pas qu’un peu. Sans transition, les Texans font derechef entendre leurs déflagrations sonores. Sur scène, ils semblent tous possédés : quand un des gratteux tire la langue ou fume sa clope, un autre est allongé par terre en hurlant, un troisième stagne au fond de la scène…

C’est ultra sombre, que ce soit dans les lights ou dans leur son; et ça larsen sévère autour de guitares violentées, noisy et criardes. La batterie est hyper rapide, voire épileptique (et sans moulinets). A part quelques accalmies, on frise le punk psyché, ou du hardcore. Bref, enfin une formation qui nous a fait du bien, mais pas forcément aux tympans…

Ty Segall and The Muggers

Sur une lancée bien rock, Le Transistor se dirige vers La Plage. Le groupe du Californien fait sa balance juste avant le concert, ce qui excite encore davantage la foule prête à en découdre. Après un retard d’une vingtaine de minutes, le set reprend quasiment l’intégralité de son dernier album, Emotional Mugger, sorti en début d’année.

Comme dans tout live de Ty Segall qui se respecte, hormis les multiples slams dans le public, il se passe toujours des scènes étonnantes ou cocasses. Cette fois-ci, le guitariste prend en grippe un mec du premier rang qui arbore un t-shirt Donald Trump. Ty Segall explique son courroux et veut que la foule siffle le jeune provocateur. Mais la pluie commence à décourager le public… Pour récompenser les plus valeureux, le groupe offrira un rappel non prévu à cette audience trempée mais heureuse.


Remerciements : Marion [Ephélide]

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