Gengahr et Oscar au Point Ephémère

Avec leur tout premier album, Gengahr – pour les anglophones, oui ça vient bien du Pokemon – a touché dans le mille. A Dream Outside est à la fois doux et grinçant, à la fois noir et sucré. Et s’ils marchent dans les pas d’Alt-J, assurant leurs premières parties, leurs compositions sont plus consistantes et incisives. Pour s’assurer de cette très bonne première impression, Le Transistor était au Point Ephémère, où les Londoniens jouaient avec un nouvel espoir, Oscar, en première partie.

Oscar

Présenté comme le nouveau Morrissey, Oscar n’a déjà pas la pression pour faire ses débuts. Et malheureusement, ce grand jeune homme, à la raie très propre sur le côté, ne semble pas prêt à nous bousculer. A la manière d’un adolescent embarrassé par sa taille et sa voix trop grave, il ne semble pas du tout à l’aise sur scène. Oscar enchaîne des ‘Beautiful Words’, ‘Daffodils Days’ et ‘Breaking My Phone’, soufflant d’une voix douce et attentionnée ses banalités. Et il s’avère que ses chansons sont aussi bien rangées que sa coiffure… Attention, quand il annonce qu’il espère qu’on aime le reggae, ce n’est pas une blague !

Gengahr

Après Droopy, arrive un autre chanteur qui n’a absolument pas la voix de son physique. Car quand Felix Bushe, grand baraqué, chante, c’est en voix de tête, délicate mais surtout exceptionnellement aigüe. Encadré par un minuscule guitariste sans épaule et un bassiste perdu dans un t-shirt étiré, Felix n’en paraît que plus grand. Mais ses minauderies sont relevées de riffs acérés par la sauterelle qui l’accompagne, l’excellent guitariste John Victor – que beaucoup osent comparer à Jonny Greenwood.

L’art de Gengahr c’est de servir des mélodies instantanées, puis de les ravager à grands coups de guitares pour ensuite les napper de paroles à faire fondre le coeur. Derrière, le batteur Danny Ward s’active d’une main experte (et syncopée sur ‘Dark Star’) tandis que le bassiste Hugh Schulte, bien appliqué, tente de se fait entendre par des slaps bien placés. Mais celui qui emporte le morceau c’est bel et bien le guitar-hero, avec notamment un sublime solo sur ‘Embers’.

Dans leurs compositions, c’est souvent John Victor qui gère les ritournelles accrocheuses, alors que le chant est plutôt posé et calme. Parfois il semble ne pas savoir vers qui se tourner pour partager sa joie de la scène, mais il est certainement prêt à en découdre avec quiconque viendra se moquer des poses de son chanteur. D’un coup, pour son solo sur ‘Bathed in Light’, il saute sur les pointes, comme un boxeur aguerri… alors que son poids plume donne l’impression qu’il pourrait s’envoler au détour d’un arpège.

Encore débutants, le groupe n’échangera pas vraiment sur scène. Ce sera donc l’irrésistible ‘Fill My Gums With Blood’ ou l’adorable nouvelle ‘Fade To Black’ qui se chargeront de maintenir le lien avec le public. On prend peur sur la puissante ‘Trampoline’, car le guitariste a disparu, mais il débarque bientôt pour soudainement foutre le boxon dans le morceau. Cet enthousiasme fait qu’enfin sur le rappel, le public – qui jusqu’ici se laissait timidement bercer – osera taper en rythme pour ‘Lonely As A Shark’.

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Réclame

A Dream outside, le premier album de Gengahr, est paru chez Trangressive/PIAS.
Gengahr sera en concert le 11 novembre à Lille, le 12 à Amiens et le 13 à Lorient.

Crédit photo : Mike Massaro


Remerciements : Bart [PIAS]

Catégorie : A la une, Concerts
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