Eurovision + Crise = Allemagne

Certes, Lena Meyer-Landrut, 19 ans, est bien jolie. Surtout quand elle montre son sein droit dans une série B. Mais peut-on résumer sa victoire à sa simple bonnitude ?

Évidemment on ne va pas se faire croire que la jeune allemande a pu gagner grâce à son talent. On sait à quel point l’Eurovision est une manifestation où les magouilles sont presque aussi présentes qu’à l’Assemblée Nationale. Plutôt que de chercher dans l’habituel jeu des alliances -les nordiques votent entre eux etc.- évoqué chaque année, peut-être faut il voir dans la récompense.

Lena Meyer-Landrut, candidate allemande à l'Eurovision 2010

Lena Meyer-Landrut, candidate allemande à l'Eurovision 2010

Au delà de la gloire apocalyptique qu’offre une victoire -demandez à Marie Myriam-, la réelle récompense est pour le pays représenté : il aura le droit d’organiser la manifestation l’année suivante. Une manifestation qui coute à l’organisation entre 8 et 15 millions selon les années. A cela s’ajoute les frais habituels de participation : plusieurs émissions de sélection, production d’un single, communication autour de l’évènement etc.

Sachant que depuis 2 ans, il est plus à la mode de parler de crise que de porter des strings panthères, certains pays avaient perdu d’avance. Prenons les grecs (enfin…). Vu sa situation économique actuelle et les mesures récemment prises par le gouvernement, il était bien sur impensable que le pays soit organisateur d’un concours de chansonnette l’année prochaine. On peut donc ajouter à cet embryon de liste l’Espagne, le Portugal, la Roumanie, la Moldavie, l’Irlande et l’Islande. Autant de perdants potentiels. On peut également rajouter la Norvège, l’organisateur, -et donc gagnant l’année passée- qui a eu tous les maux à boucler son budget.

Or donc : qui peut se permettre de gagner l’Eurovision 2010 ? Qui peut dignement accueillir une manifestation de variétoche sans intérêt aux frais de l’État ? On retire alors immédiatement tous les ex-pays soviétiques bien sûr qui n’ont plus un rouble, ainsi que la Russie et la Serbie qui viennent de gagner. Mais qui veut vraiment gagner alors ? Pas la France assurément vu le pitoyable candidat envoyé. Pas la Grande-Bretagne qui doit déjà gérer les Jeux Olympiques en 2012. Pas la Turquie dont la victoire à l’Eurovision provoquerait bien des réactions politiques.

Par dépit plus que par choix, il restait alors le Danemark et son duo popounet ou l’Allemagne et sa jolie jeune candidate toute fraîche. Et finalement, n’est-ce pas ça qu’attend le peuple dans ces temps où on lui parle de morosité ? Des jolies filles fraîches au lieu de yololéo yololéou puant le houblo. Voila la recette de la gloire par temps de crise.




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