Balthazar à la Cigale

Annoncé comme le nouveau Messie du rock belge, Balthazar était à la Cigale pour présenter son deuxième album, Rats. De la pop léchée, du folk raffiné, du rock gracieux, des influences inspirées : tout est là pour que le groupe fasse mouche. Et pourtant, il manque un petit quelque chose, un rien pour que ça explose.

Le groupe se fait désirer, la salle commence gentiment à s’impatienter. Balthazar ouvre avec leur nouveau single ‘The Boatman’, qu’ils étirent pour le plaisir. La basse s’impose alors pour introduire ‘Morning’, de leur succès Applause, et la violoniste semble vouloir taillader le morceau. On sent un mal-être planer, du chant nonchalant, faussement désinvolte sur ‘I’ll Stay Here’, à l’accumulation de disto sur ‘Blues For Rosann’, qui vire à l’aliénation médicamentée.

Sur leur deuxième album, Rats, le groupe paraît au premier abord moins perturbé, néanmoins la mélodieuse mélancolie de ‘The Man Who Owns the Place’ et la séduisante voix lancinante sur ‘The Oldest of Sisters’ avivent les inquiétudes. Et Balthazar pourra rajouter tous les glokenspiel qu’il souhaite sur ‘Sinking Ship’, ce n’est pas rassurant, au contraire. Pourtant, on arrête de résister et commence à basculer dans la rêverie avec ‘Sides’, laissant même les chœurs de ‘Lion Mouth (Daniel)’ nous envoûter.

Alors qu’on sombre petit à petit, Balthazar vient nous réveiller avec les percus de ‘Listen Up’ et sa fameuse ‘Fifteen Floors’ bien plus urbaine dans la résonnance. On sent qu’à chaque composition, le groupe s’impose de trouver un autre angle à leur son. Mais la technique ne suffit pas, on cherche l’étincelle, le moment où la voix va se briser, la tension va éclater, le point de chute. On se laisse porter, tout au long de ce voyage musical, on se ravit du plaisant paysage, mais sans l’envie de s’installer dans la région. Pourtant les Flandres, c’est beau !

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Réclame

Rats, le deuxième album de Balthazar, est paru chez PIAS.


Remerciements : Gerald Le Magnifique

Catégorie : Concerts
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