Entretien avec The Narcoleptic Dancers

The Narcoleptic Dancers c’est Anton et Melody. Ils se sont rencontrés de manière peu banale… En fait, si Anton a grandi à Saint Etienne et Melody en Hollande, ils sont frère et sœur. Seulement, ils ne l’ont appris que récemment, lors du décès de leur père, Johnny Van Kappers, accessoirement star du football dans l’autre pays du fromage. De ces retrouvailles inéspérées, est né un album, Never Sleep. Anton a accepté de répondre à quelques questions du Transistor, bien intrigué par leur histoire, et bien enchanté par leurs compositions.

The Narcoleptic Dancers

The Narcoleptic Dancers

Pour des enfants de footballeurs, la musique a joué un grand rôle dans leurs enfances. La maman de Melody était professeur de musique, et chez Anton, c’est son grand-père qui lui a transmis cette passion. « C’était un grand passionné de musique. Il n’en vivait pas, mais dès qu’il avait un moment de libre, il en jouait. J’adorais le voir jouer, et très vite on a envie d’imiter les gens avec qui on vit, tout simplement. Au début c’était une sorte de mimétisme de ma part, de vouloir faire de la musique comme lui. Il a pas eu trop à se battre parce que finalement j’étais plutôt apte à accepter ses leçons… J’étais beaucoup plus attiré par la musique que le football finalement. C’était pas du tout mon truc … taper dans un ballon, ça a jamais été une passion. »

Anton et Melody se sont rencontrés il y a maintenant dix ans, et on décidé de jouer ensemble. « Ca s’est fait naturellement, comme quand on rencontre des musiciens. On faisait tous les deux de la musique, et vu les points communs qu’on avait musicalement, on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse un peu de musique ensemble. » Leurs onze ans d’écart ne leur pose aucun souci de références musicales. « A la limite au contraire… Même si je suis pas si vieux que ça, j’ai beaucoup écouté les Beatles, toute la musique pop sixties et Melody, elle, n’ayant pas forcément eu ces influences là, était plus ouverte à des morceaux plus actuels. Donc quelque part, elle m’a initié à cette musique actuelle, alors que j’étais plutôt bloqué sur une certaine période. Et elle aussi, ça lui a fait découvrir des standards qu’elle n’avait pas forcément écoutés. On s’est complété là-dessus. »

The Narcoleptic Dancer est en fait le surnom qui était donné à leur père, footballeur professionnel. « C’est la presse qui lui avait trouvé ça, je crois que c’était par rapport à son dribble. Il devait avoir une certaine nonchalance sur le terrain, ce qui fait qu’il donnait peut-être l’impression qu’il allait s’endormir en dribblant et donc en dansant. Il faut dire qu’il avait une sacré coupe de cheveux !! Un peu particulière…. » Du coup, les frangins affichent aussi une magnifique frange. « On pourrait croire le contraire, mais on a plutôt des belles gueules derrière ! On est reconnaissables – mais cachés derrière nos cheveux… L’hommage à notre père c’est parti d’une blague en fait. Et puis finalement, on s’est dit que ça fonctionnait plutôt bien. On y réfléchit sans y réfléchir, c’est venu très naturellement. On a une histoire un peu folle mais ça nous est tombé dessus, et voilà. »

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Leur premier single, sorti à l’été dernier, s’intitule ‘Not Evident’. « Peut-être que cette chanson était justement trop évidente, alors on s’est dit qu’on allait jouer sur les oppositions d’idées. Ca peut paraître un peu idiot comme ça, mais les paroles ça vient aussi avec les sonorités : Melody chante d’abord une sorte de yaourt, mais ça veut pas dire complètement n’importe quoi. Y’a des bribes de phrases qui ont un sens. Et du coup ça nous amène sur une idée… Quand elle s’est mise à chanter ce morceau-là, y’avait peut-être une phrase qui rimait, donc on a construit notre texte autour du mot evident. »
Ce qui marque dans leurs compositions, c’est une positivité à toute épreuve. « Peut-être ça vient du fait que notre histoire est alambiquée, du coup on a envie de simplicité. Et, oui, je pense que la jeunesse de Melody fait qu’elle n’a pas encore de regard trop cynique sur la vie. Y’a un côté naif, mais on a pas envie que ce soit non plus complètement cucul et tout-est-beau-tout-est-gentil – donc peut-être que moi je rajoute ce côté cynique derrière. Mais au bout du compte, on a envie de légèreté. On a pas envie de commencer à parler du conflit israélo-palestinien, y’en a qui se sente la velléité de porter un message pour les gens et nous ça nous branche pas. »

Grace à leurs titres irrésistibles, ils ont conquis une jolie brochette de publicitaires.
« Ils ont l’air d’apprécier notre travail donc on va pas s’en plaindre. On a été nous-mêmes très surpris du nombre de demandes. Notre musique correspondait bien à la demande actuelle je suppose. Y’a même des gens qui nous appellent pour qu’on fasse des musiques dans ce style, mais on a pas forcément envie de se coller à ça. S’il veulent se servir dans notre musique pourquoi pas, mais on veut pas commencer à devenir des faiseurs de musique de publicité. C’était pas le but à la base. »
Si la musique de pub n’est pas une fin en soi, ils sont conscients que cette démarche représente de belles opportunités. « Etre diffusé en radio c’est plus compliqué qu’à une époque. Donc c’est une autre manière de promouvoir notre musique. Si les gens sont amenés à se demander qui joue la musique en écoutant une pub, c’est un bon début. En prime du côté financier qui nous permet du coup de vivre un peu de notre musique -ce qui est quand même agréable- et de continuer à composer sans avoir à se préoccuper de savoir comment on va payer notre loyer à la fin du mois, y’a aussi le petit plus d’aider à faire connaître notre musique. On a eu une publicité en Angleterre, donc ça permet de s’exporter un peu, ça fait plaisir. »

Réclame

Never Sleep, le premier album de The Narcoleptic Dancers est sorti le 22 août 2011 chez Bleep Machine & Capitaine Plouf.


Remerciements : Marie (Disc-Over)

Catégorie : A la une, Entretiens
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