My Chemical Romance

My Chemical Romance est de retour. Après The Black Parade couronné platinium, les frères Way ont changé leurs coupes de cheveux, marquant une rupture franche avec ceux qu’ils représentaient. Une nouvelle ère est annoncée, et pas que pour MCR ! Danger Days are coming !

My Chemical Romance

The Black Parade était un album concept, avec un personnage principal et un fil rouge narratif. Danger Days se passe, quant à lui, dans le futur, en 2019. « L’album se base sur la transmission d’une radio pirate perdue dans le désert. L’histoire tourne autour d’une bande de hors-la-loi vit loin de la ville. L’air y est toxique, c’est dangereux, mais ils sont libres. C’est une métaphore sur plein de points. Cela dit, ce n’est pas un album concept, il n’y a pas d’histoire. »

Danger Days : The True Lives of the Fabulous Killjoys : le titre en lui-même raconte une histoire. « Les Fabulous Killjoys, c’est les personnages potentiels. Le groupe, les artistes qu’on rencontre, c’est eux les rabat-joie. Ce sont des personnes qui nous inspirent, c’est les enfants, c’est nous, c’est nos amis. Et Danger Days, c’est ce qu’on ressent quand on est en train de tout risquer, comme nous sommes en train de le faire avec cet album. » Ils sont en ce moment en plein Contamination tour. « On veut contaminer le monde avec de l’art et des couleurs. On veut étaler des couleurs partout, diffuser un traitement à l’individualisme. »

Pour définir le son de ce nouvel album, Gerard Way, le chanteur, est très enthousiaste. « C’est très ambitieux, c’est fou, c’est très vivant, ça va te faire te sentir libre. C’est très direct. » Le bassiste, Mickey, son frère, rajoute : « Ca va changer ton idée de My Chemical Romance. Et que peut-être ça va t’aider à te réinventer. C’est pas non plus un album difficile à aborder, mais ça motive l’auditeur à devenir un acteur de sa vie, pour pouvoir devenir quelqu’un d’autre, pour croquer la vie à pleine dent… Et être libre. »

Après The Black Parade au camaïeu de gris, Danger Days est tout en couleurs. « On voulait changer de direction, être plus positifs. On est devenus ceux qu’on voulait être : avant je devais mettre un masque pour montrer aux gens la personne que j’étais – c’est bizarre. Mes cheveux étaient rouges avant le groupe, mais les gens ne connaissent pas vraiment cette partie de ma vie. Je suis arrivé au bout du cercle, on se sent comme aux débuts. »

Chaque album est différent, après une période punk, puis un passage flirtant avec l’emo, Danger Days prend une nouvelle direction. « Chaque album montre une facette de nous et donc est drastiquement différent au niveau du son. Mais c’était toujours sombre. Et là, c’est comme si on venait de découvrir la couleur. Et grâce à cette palette de couleur, on redécouvre qui on était. C’était très libérateur. » Pour autant, Gerard ne renie pas leurs anciens albums. « Bien sûr, les autres albums c’était aussi une part de nous, mais au niveau des paroles c’était une partie sombre de moi. J’étais pas en colère avant de commencer My Chem, je le suis devenu en réaction à des évènements comme l’attentat du 11 septembre. Maintenant, on veut plus réagir, on veut être pro-actifs. » Cette période sombre était nécessaire. « C’est comme les personnes qui écoutent de la musique triste pour se sentir mieux. Nous on faisait de la musique triste pour nous sentir mieux. »

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Le clip de ‘Na na na’ a tout d’une bande dessinée. « C’était juste ce qui tournait dans ma tête quand j’écrivais la chanson ‘na na na’. J’étais en train de bosser sur un Comics [en 2007, Gerard Way a créé la bande dessinée Umbrella Academy qui va d’ailleurs être adaptée en film]. Quand j’ai écrit la chanson, j’avais toutes ces images dans ma tête, comme le DJ, Grant Morrison, les explosions, les armes lasers, les masques, les couleurs… j’ai tout vu ! Et donc on est partis tous ensemble dans le désert à la poursuite de ces images. Rien n’a été plannifié, l’histoire était assez vague, on a surtout fait des plans dans tous les sens pour capturer ces images. » Dans le clip, ils sont des super héros qui perdent à la fin. « On est pas morts… et qui dit que nous sommes des héros ?! Plus on regarde le clip, plus on comprend l’histoire, parce que de toutes façons, nous on crée cette histoire au fur et à mesure. »

Avant de composer Danger Days, My Chemical Romance ont jeté un album complet pour recommencer de zéro. « Cet album était trop safe-rock, on jouait la sécurité. On faisait ce qu’on sait faire, mais ce n’était pas ambitieux. Il y avait beaucoup de règles, il n’y avait pas de concept, j’avais coupé mes cheveux… On commençait à être assimilés à la culture rock américaine des trentenaires. Donc Danger Days est une rébellion directe envers cet album que personne n’a jamais entendu. C’était comme si on avait perdu notre étincelle. C’était pas du tout stimulant, c’était comme d’aller au boulot : ‘bon il faut aller faire un album’. Mais en fait, je crois qu’on était pas prêts, on était trop endommagés, on avait besoin d’un peu de temps. Et à la fin, ce qui nous attendait c’était nous-mêmes, une survie en quelque sorte. » Mickey conclue : « En fait, on créée pour survivre en tant qu’artistes. Si on se pose pas des défis, on ne va pas survivre. »

Pour leur album live, My Chem avait annoncé ‘The Black Parade Is Dead !’. “Dans la vidéo ‘Na na na‘, on voit un squelette qui porte un uniforme de la Black Parade. Ca fait partie du passé, c’est fini. Et on revient pas en arrière. » Ils ont donc enterré un album platinium. « Est-ce qu’il faut détruire quelque chose de parfait pour le rendre beau ? De manière symbolique, on a enterré une chose que les gens trouvaient parfaite. Mais on les joue encore les chansons en live, on est très fier de tout ce qu’on a fait. C’est juste le personnage qui est mort. En plus, toutes ces anciennes chansons sont revisitées avec une nouvelle énergie et un autre état d’esprit. »

Avec Danger Days, Gerard Way se veut en quelque sorte annonciateur de temps nouveaux. « Je suis vraiment excité à l’idée des dix prochaines années qui nous attendent. Et pas juste pour le groupe, je pense que la décennie à venir va être époustouflante. J’aime à penser qu’on est sur le point d’entrer dans une toute nouvelle ère, je ressens comme une nouvelle énergie. Ces dix prochaines années devraient être plus axées sur l’amour, le fun, l’expression de soi… » Gerard estime qu’il est temps de s’amuser. « J’ai l’impression qu’on mérite ces années de fun : ça fait bientôt dix ans depuis l’attentat du 11 septembre, et il y a encore des truc flippants qui arrivent chaque jour ! Quelque chose d’énorme doit arriver : les gens en ont marre donc ils recommencent à sortir, à s’amuser, même s’ils ont pas de boulot. » Cela dit, faire la fête ne signifie pas être irresponsable. « On sait pas ce qui va se passer au bout, peut-être en 2020 tout va redevenir sombre. Le son de Danger Days a quelque chose d’agressif mais de positif à la fois. On est prêt à s’amuser, mais agir aussi. On veut bien faire la fête comme s’il n’y avait pas de lendemain, mais en même temps, on espère être encore en vie demain. Je veux voir demain, je veux voir ma fille aller à la fac, je veux être là pour ça. »

Reclame

Danger Days : The True Lives of the Fabulous Killjoys est disponible à partir du 22 novembre chez Warner.


Remerciements : Warner

Catégorie : A la une, Entretiens
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