Colt Silvers

Réunis par leur passion pour les films de zombie, Tristan, Agnan, Bastien et Nicolas se sont empressés de monter un groupe : Colt Silvers. Rapidement sort leur premier album, Night of the Living Robots : un l’electro-rock dansant au message apocalyptique. Rencontre avec un groupe énergique.

Colt Silvers

Colt Silvers

Colt Silvers s’est formé il y a tout juste deux ans. « Notre premier gros concert c’était en mars 2009 pour la sortie de l’album à Colmar – qui est plus ou moins notre ville d’origine à la base, même si on a migré ensuite sur Strasbourg. Mais ces derniers temps ça s’est aussi accéléré ! Le point de départ au niveau de la montée en puissance des dates un peu, ça a été les transmusicales en fin d’année dernière. Puis c’est monté crescendo.
Sur les derniers gros concerts sur Strasbourg, notamment à la Laiterie en début d’année et à la fête de la musique – on était en tête d’affiche sur la grande scène en centre ville –, on a pu se rendre compte qu’on commence un peu à drainer notre public strasbourgeois qui nous connaît. »

Normalement c’est première étape construire une fan base qui permet de se faire signer ensuite. Colt Silvers a pris le problème dans l’autre sens. « On avait déjà joué avec Plus Guest, on connaît bien Julien le batteur. Avec notre ingé son, Christophe Culon, Julien a fondé le label Deaf Rock Records. Du coup, le label s’est créé autour de nos deux groupes. C’est comme si on s’était plus ou moins auto-signés. On s’est pas vraiment fait repérer, on était potes, on avait la même volonté de faire bouger les choses et voilà.
On a enregistré deux titres, et on est ensuite partis direct sur l’idée d’enregistrer un album, parce qu’il y avait une très bonne entente. Très vite, on a voulu faire les choses bien pour permettre au groupe de vraiment se lancer. Avoir un vrai objet. »
Deaf Rock Records est donc très orienté scène locale mais à vocation internationale « Le label est basé en Alsace, mais il existe d’autres structures locales, comme la fédération Hiero Colmar et Artefact, qui nous aident à nous expandre. Forcément c’est plus intense en Alsace. Mais le but c’est national, voire international, si on y arrive.
On est fiers de faire les Eurocks, c’est super eclectique, y’a des groupes bien électro, on en a pris plein la gueule jusqu’à présent, il y a des sons qu’on trouve peut-être pas forcément dans un festival moyen. Du coup y’a peut-être plus de chances pour nous ce soir d’arriver à toucher du monde. »

Si Colt Silvers devait décrire son son… « De l’electro-post-apocalytique-cahotic-new-rave-calssic-rock-chretien. Pas mal de gens qui ont envie de mettre des étiquettes, c’est le jeu, faut s’y prêter. Mais si on devait nous résumer : énergie, envie d’agir, de bouger… » Le groupe a déjà été plusieurs fois comparé à Bloc Party. « Les gens disent ça surement pour l’énergie, paraît qu’on a une musique un peu stressante, pas super facile à la première écoute. Une chose est sûre c’est qu’on est complètement fan de toute la nouvelle scène anglaise, tout ce qui a été créé new rave avec les Klaxons, Late of the Pier… Forcément on en écoute beaucoup, même si on écoute pas que ça, mais comme on aime, ça se ressent dans notre son. Résultat, on a été rangés plein de fois en electro-rock ou new rave. »

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Le thème de l’album est basé sur la fin du monde – celle de décembre 2012 ? « Moi j’aimerais pas, parce que encore trop de trucs à faire. Mais on y échappera pas, c’est pour ça qu’on se dépêche de sortir notre album. Étonnamment, les références de Colt Silvers sont plus cinématographiques que musicales. « Il y a une influence de science fiction des années 80-90, comme Total Recall. Des films qu’on matait quand on était gamins, on a été marqués par toute la bande son de ces films là, notamment Vangelis… Ces films prétendaient à un futur complètement ouf, avec des voitures qui volent et on regardait ça avec des yeux pétillants. Et maintenant qu’on a atteint ces dates fatidiques d’après l’an 2000, on constate qu’on a toujours pas de bagnoles dans les airs. C’est la technologie qui nous faisait kiffer, comme les Atari dans Blade Runner, à l’époque c’était la pointe. C’est du retro-futur en fait, une sorte de futur vintage. On a essayé de piocher là-dedans au niveau des sons – parce qu’on a commencé avec des claviers tout pourris. On s’intéresse aux les sons un peu retro-futuristes, avec des gros flanger, donc on s’en est servi pour faire l’album , mais dans l’intention des morceaux et dans les textes, ça se sent aussi. »

Le concept est de rendre les impressions rendues par le post-modernisme, mais en musique. « Honnêtement, le but c’était aussi de pas tomber dans le cliché du plagiat. On est un groupe donc forcément ça va se détacher du cinéma, mais on aimerait que ça se sente quand les gens écoutent l’album, que ça sonne musique de film. Ca fait partie de nos intentions aussi : on risque d’ailleurs de bosser sur des projets cinématographiques à court terme. »

L’inspiration des morceaux frappe au détour d’une scène de film remémorée. « Ca provient de l’ambiance d’un passage. La chanson ‘Tears in Rain’, on l’a écrite parce qu’on venait de mater Blade Runner – une fois de plus. [spoiler alert] A la fin, le replicant fait son petit monologue en anglais et ajoute « All those moments will be lost like tears in rain. ». Toute cette phrase était pas dans le scénario, l’acteur l’a rajoutée lui-même parce qu’il le sentait sur le moment. On a trouvé ça génial. Et l’ambiance est bizarre parce que lui il est heureux de mourir, il est heureux de partir, il lui explique toutes les belles choses qu’il a vues mais c’est tragique. Et c’est ce qu’on a essayé de faire, un morceau joyeux, un peu dance, mais avec des paroles très tristes. C’est un des principes de composition. »

Les Colt Silvers promettent un live haut en couleur. « Côté mégalo, dans le groupe, on a de quoi faire… On va faire des effets spéciaux qui tournent autour des robots… avec de la pyrotechnique. Encore plus que les Storm Troopers pour la tournée Blow de Ghinzu, en 2005. En beaucoup mieux, plus de budget, avec un batteur cracheur de feu, des chaînes au bout des baguettes avec des boules en feu, et de temps en temps un petit solo de baton du diable. Faut pas sacrifier à la musique non plus. »


Remerciements : Patricia et Julie (AOURA)

Catégorie : Entretiens
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