Bachar Mar-Khalifé au Café de la Danse

La tournée On/Off s’achève à Paris, sur deux dates au Café de la Danse. L’écrin parfait pour baigner cette fin d’année d’une magnifique énergie. Quelques jours plus tôt, Bachar Mar-Khalifé a prévenu ses dans une publication sur les réseaux sociaux que ces deux soirées marquaient la fin des tournées pour l’artiste. Une invitation à profiter d’autant plus de ce moment.

Bachar Mar-Khalifé

Quand Bachar Mar-Khalifé s’élance, au tout début du concert, la délicatesse de sa voix ne fait pas le poids face aux bavardages des retardataires. Quelques “chut” s’échappent de l’assistance pour rappeler à l’ordre les dissipés. Et rapidement, les frissons nous parviennent face à tant de virtuosité. Un bassiste Aleksander Angelov et un batteur Dogan Poyraz viennent appuyer ses cordes frappées, habiller son piano qui trône au milieu de la scène.

Une douceur s’installe, une respiration permet à tous de poser les soucis inhérents à cette mi-décembre. Un tourbillon ne tarde pas à nous prendre : sur ‘Insomnia, la batterie prend les devants, pour se mesurer au chant, et la salle commence à se détendre. La tension monte, la batterie se fait plus agressive, et le chant, ayant perdu la bataille, se transforme en chœurs habités.

La précision méthodique de l’élève du conservatoire permet une répétition minimaliste. Nous sommes bientôt prêts à cramer le dancefloor du Café de la Danse. C’est ce moment que choisit Bachar Mar-Khalifé pour s’adresser à la foule. L’artiste nous guide pour que nous applaudissions en rythme, nous fait réviser notre solfège, nous taquine en nous enseignant une chorégraphie des épaules…

L’artiste introduit ‘Zakrini’, qui comme il le traduit, chante « Rappelle-moi combien mon pays était joli ». Et nos cœurs se serrent à l’idée d’un Beyrouth dévasté par la guerre, la crise, et une explosion un malheureux été de 2020. Puis les musiciens disparaissent, et une voix monte pour nous rappeler que les âmes des enfants « habitent la maison de demain que vous ne pouvez visiter pas même dans vos rêves ». Après une introspection au mélodica, le pianiste va secouer tout le monde. Cette alternance entre le chaud et le froid, le rapide et le pénétrant, permet au Café de la Danse d’entrer en transe.

L’artiste présente les deux musiciens qui l’accompagnent depuis 2015. Pour clore ce chapître, chacun reçoit de copieux applaudissements de la foule, reconnaissante. Bachar Mar-Khalifé est visiblement très ému, et partage les blagues qu’ils avaient prévu de faire pour détendre l’atmosphère. Les musiciens quittent le plateau pour le laisser seul, face à son piano.

La précision technique crée une intensité et permet une envolée electro-organique, avec des échappées de musique classique. Les musiciens reviennent pour emmener le Café de la Danse dans un ‘Lemon’ qui durera bien un quart d’heure. La salle chante, la salle danse, le Café de la danse devient une discothèque. Les musiciens quittent la scène sous les Vivas et les Hourras. Difficile de revenir après une telle performance, et pourtant Bachar Mar-Khalifé nous offre un ‘Ya Nas‘, qui par son cri, son râle, nous libère.

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Remerciements : Quentin

Catégorie : A la une, Concerts
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