Depeche Mode à Bercy

Ce soir, pas de hipsters, pas de rockeurs, même pas de goths… Pour Depeche Mode, Bercy est garni de quarantenaires bien tassés, propres sur eux, parfois même accompagnés de leurs progénitures. Ca sent un peu le sapin dans les tribunes et la fosse de Bercy, d’autant que Sylvie Vartan a même fait le déplacement dans les loges. Après un Stade de France en juin dernier, ces trois concerts enchaînés sonnent la fin d’une année de tournée pour promouvoir leur dernier album, Delta Machine.

Depeche Mode entre en scène sur le single de Delta Machine, ‘Welcome To My World’. La voix grave de Dave Gahan résonne dans un Bercy qui reprend déjà le refrain en cœur. Le leader, plus que charismatique, capte toujours autant l’auditoire par ses mimiques, ses postures arrogantes, ses tournoiements et ses déhanchés à peine exagérés.

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Le set fait tout d’abord la part belle aux titres du dernier album, avec quelques insertions d’anciens tubes comme ‘Walking In My Shoes’, ‘Policy of Truth’ ou ‘Behind the Wheel’. Au milieu des débauches d’énergie de Dave Gahan, le co-leader du groupe Martin Gore vient apporter une touche plus intimiste au concert. En solo, il interprète quelques titres dont le magnifique ‘Shake the Disease’, accompagné tout le long par des fans émus, sans doute également touchés par sa bouille d’éternel chérubin maquillé.

Le show tend ensuite vers une compilation des plus grands succès du groupe, qui a le don pour déclencher la liesse. Dès les premières nappes de synthé d’ ‘Enjoy the Silence’, les frissons parcourent Bercy, suivis par une gigantesque acclamation au moment fatidique où les mythiques premiers arpèges de guitare jaillissent de la Gretsch de Martin Gore. Derrière le groupe apparaissent de gigantesques vidéos oppressantes de contorsionnistes coincées dans un cube transparent. Dave n’a pas besoin de chanter : toute la salle hurle les paroles en tapant dans ses mains, pendant sept minutes d’un revival adolescent.

Depeche Mode enchaîne avec les fameux arpèges bluesy de ‘Personal Jesus’. Une intro lente et langoureuse fait monter la pression, avant les fameuses respirations inhérentes à ce tube interplanétaire. Une fois celles-ci terminées, le groupe balance la sauce en jouant le morceau originel, sous une colossale ovation du public. Dave Gahan est déchaîné, et, désormais topless, ne cesse d’haranguer la foule sur l’avancée de la scène au milieu de la fosse.

Le rappel n’est pas en reste avec un ‘Just Can’t Get Enough’ toujours aussi efficace pour faire chanter à tue-tête 16 000 personnes. Viennent ensuite les fameux riffs de guitare d’ ‘I Feel You’ puis de ‘Never Let Me Down Again’ qui conclue en apothéose un live de deux heures où tout le monde finit balançant les bras de droite à gauche.

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Même si les compos de Delta Machine ne peuvent rivaliser avec leurs anciens standards profondément ancrés dans une époque définie et révolue, les membres de Depeche Mode, à cinquante ans passés, prouvent qu’ils peuvent toujours attirer les foules. Cependant, ils savent qu’il leur faut jouer avant tout sur leurs acquis et sur un show hyper rodé afin de transformer tout concert en karaoké géant.




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